Bitti (Sardaigne) : du risque nul à l’urgence nationale

Abstract

peer reviewedLe 28 novembre 2020, en pleine pandémie de Covid-19, une pluie initialement ‘banale’ estimée à 50-60 mm va mettre les quelque 3.000 habitants de la commune de Bitti (province de Nuoro, en Sardaigne) sous des torrents d’eau et une couche de boue pouvant atteindre jusqu’à trois mètres d’épaisseur. Les dégâts sont nombreux sur les infrastructures publiques et les biens privés – rapidement évalués à plus de 40 millions d’euros – et trois victimes sont à déplorer. Dans les heures qui suivent la catastrophe, le désastre est reconnu – fait rare – comme une « urgence nationale de la protection civile ». Cet article raconte comment une bourgade « sans histoire » classée au début du 21e siècle par la Région autonome de Sardaigne comme à « risque nul » face à l’exposition aux risques naturels – tous stress confondus – a été très sévèrement impactée à deux reprises en moins d’une décennie (2013 et 2020) ; jusqu’à devenir un exemple national en termes de gestion de crise, de reconstruction post-catastrophe et de mitigation des risques naturels. Pour ce faire, une série de données ont été collectées – depuis les relevés pluviométriques jusqu’à un très long entretien avec le maire de la commune de Bitti, Giuseppe Ciccolini – pour caractériser quantitativement et qualitativement l’exposition aux risques naturels, les perceptions et la gestion de crise.13. Climate actio

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