Monney, C.

Perdrix, J.

Serveur académique lausannois

REVUE MÉDICALE SUISSEWWW.REVMED.CH28 octobre 20202076EN MARGEMISCELLANÉES CORONAVIRALES, TUBERCULEUSES ET VACCINALES, PLACENTAIRES ET TABAGIQUESCovid-19 : l’OMS alerte quant à son impact sur la lutte contre la tuberculoseLa pandémie de Covid-19 menace de réduire à néant les progrès de ces dernières années dans la lutte contre la tuberculose, vient de mettre en garde l’OMS. Engagés dans la lutte contre le coronavirus, les pays les plus tou-chés par la tuberculose ont omis de la diagnostiquer, révèle le  rapport annuel de l’organisation onusienne. Cette dernière estime que la maladie  tuberculeuse pourrait faire cette année entre 200 000 et 400 000 morts prématu-rées de plus que les 1,4 million de 2019 – et ce en dépit des thérapeutiques existantes. Une augmentation de 200 000 morts  renverrait le monde à 2015, une hausse de 400 000 à 2012.« La pandémie de Covid-19 menace d’affaiblir les progrès réalisés ces dernières années. L’impact de la pandé-mie sur les services de lutte contre la tuberculose a été sévère », résume le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Les données rassemblées par l’OMS dans les pays les plus touchés montrent « une forte baisse de la notification des cas de tuberculose en 2020 », déplore-t-il. En Inde, pays le plus touché, les notifica-tions hebdomadaires et mensuelles ont chuté de plus de 50 % de fin mars à fin avril, suite à la mise en place de mesures de confi-nement. Une tendance similaire à celle  enregistrée en Afrique du Sud entre mars et juin. « Le Covid-19 ayant fait reculer le dépistage de la tuberculose, les gouverne-ments doivent élaborer un plan de rattra-page. Le temps des excuses est révolu », estime pour sa part Sharonann Lynch, de Médecins sans frontières (MSF).Outre le confinement (qui complique l’accès des patients aux centres de soins), les impacts négatifs de la pan-démie sur les services essentiels de lutte contre la tuberculose sont nombreux, le Covid-19 « vampirisant » le personnel soignant et les ressources financières et techniques. Déjà au début du mois de mai, le départe-ment « Halte à la tuberculose » de l’OMS avait estimé que trois mois de confine-ment pourraient aboutir à 6 millions de nouvelles infections et 1,4 million de morts supplémentaires de la tuberculose entre 2020 et 2025. L’OMS estime que le diagnostic et le traitement par antibio-tiques ont permis de sauver 58 millions de personnes entre 2000 et 2018. Pour autant, la maladie tuberculeuse demeure l’une des dix premières causes de mortalité préma-turée dans le monde.Vaccin anti-Covid : la France a recruté 25 000 volontairesÀ la demande du ministère français des Solidarités et de la Santé associé à  celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, la France s’est organisée pour contribuer à l’évaluation des candidats vaccins les plus prometteurs contre le JEAN-YVES NAU jeanyves.nau@gmail.comLU POUR VOUS  Quelles évidences pour la prise en charge des patients atteints de fibromyalgie ?Les patients atteints de fibromyalgie sont souvent frustrés par le système de santé. Fréquemment, les soignants ne savent pas comment les traiter efficacement. Afin de trouver un modèle optimal de prise en charge de cette maladie, les auteurs ont procédé à deux revues systématiques : la première sur les protocoles de prise en charge de la fibromyalgie et la seconde sur les expériences des patients fibromyalgiques avec le système de santé. Six études sur les directives de soin et dix-neuf études relatant le vécu des patients ont été incluses dans cette revue. Il en ressort qu’il n’y a pas de modèle de soins fondé sur des preuves qui détermine une prise en charge idéale du patient atteint de fibromyalgie. Des preuves limitées suggèrent que la précision diagnostique des infirmières spécialisées est équivalente à celle des rhumatologues. Les services de rhumatologie peuvent être utiles en cas d’incertitude diagnostique, mais il n’y a aucun avantage clair à poursuivre un suivi régulier spécialisé. Les patients se sont plaints de retard diagnostic, de multiples visites à divers fournis-seurs de soins de santé et d’un manque de coordination des soins. Les interactions difficiles avec les soignants, en particulier ne pas se sentir cru ou écouté, étaient une préoccupation majeure pour les patients. Ils ont souligné l’impor-tance de la confiance mutuelle dans leurs relations avec les professionnels de la santé. Commentaire : Les preuves sur la meilleure façon d’organiser les soins des patients atteints de fibromyalgie sont limitées, et l’expérience globale de ces patients dans le système de soins est mauvaise. Ces résultats fournissent une solide justification pour développer de nouveaux modèles de prise en charge des patients fibromyalgiques. Le médecin traitant garde un rôle clé dans la prise en charge de ces patients complexes ; écoutons-les et trouvons avec eux des modèles pour améliorer leur prise en charge Dr Christophe MonneyUnisanté, LausanneCoordination : Dr Jean Perdrix,  Unisanté (jean.perdrix@unisante.ch)Doebl S, et al. No one wants to look after the fibro patient. Understanding models, and patient perspectives, of care for fibromyalgia: reviews of current evidence. PAIN 2020;161:1716-25.© istockphoto/fizkesACTUALITÉWWW.REVMED.CH28 octobre 2020 2077 Covid-19 avec la mise en place de la plate-forme Covireivac. Pilotée par l’Inserm, cette plateforme fédère 24 centres d’in-vestigation clinique au sein de centres hospitalo-universitaires – et ce en lien étroit avec le Collège national français des généralistes enseignants. Covireivac vient d’ouvrir l’inscription des volontaires pour mener les premiers essais  cliniques de grande ampleur dans le pays.Afin de pouvoir s’engager dans la conduite de plusieurs essais vaccinaux, la plateforme annonçait rechercher 25 000 volontaires (âgés de 18 ans et plus) via le site d’inscription et d’information www.covir eivac.fr. Cet objectif, sans précédent en France, a été atteint en quelques jours. « En devenant volontaire à une participation aux essais cliniques des vaccins contre le Covid-19, chacun peut devenir acteur de la lutte contre la pandémie, faire avancer la recherche et ainsi contribuer sur le moyen terme à se protéger et à pro-téger chaque Français et notamment les populations les plus fragiles, expliquent les responsables de cette initiative.1 Deve-nir volontaire, c’est aussi participer à un défi scientifique aux côtés de la commu-nauté des médecins et des chercheurs. »Après une préinscription sur le site de la plateforme et un premier questionnaire de santé, les volontaires seront ensuite contactés en fonction des besoins des  différents protocoles de recherche (âge, conditions préexistantes, localisation géo-graphique). Ils pourront alors confirmer leur accord pour participer à l’essai spéci-fique pour lequel ils auront été appelés – ou bien choisir d’y renoncer. À ce jour, les responsables ne pré-cisent pas quels candidats vaccins seront testés – les discussions seraient encore en cours avec les fabricants auprès de qui l’Union européenne a passé des pré-com-mandes. « Les vaccins russes et chinois ne seront pas concernés, assure Le Monde. Le laboratoire anglais AstraZeneca, dont le protocole a été suspendu quelques jours en septembre en raison d’une maladie inexpliquée contractée par un patient, pourrait en revanche faire partie de l’éva-luation. »« L’étape des essais cliniques dans de bonnes conditions est capitale pour le  développement de vaccins sûrs et efficaces. Chercheurs et médecins, nous sommes tous engagés pour une évaluation rigou-reuse permettant de fournir aux autorités sanitaires les données indispensables pour garantir au public la qualité des vaccins développés. Nous avons aujourd’hui besoin de la mobilisation de volontaires à nos  côtés », souligne le Pr Odile Launay,  spécialiste de maladies infectieuses et  tropicales (Université de Paris, hôpital Cochin), coordinatrice de Covireivac.1Outre le suivi et la surveillance des  volontaires pendant les essais, un dispo-sitif spécifique de surveillance des participants sera mis en place par la plateforme à la fin, en lien avec les médecins généralistes et l’Agence natio-nale de sécurité du médica-ment et des produits de santé (ANSM). Cette surveillance permettra ainsi de suivre la sécurité des vaccins à long terme. La réglementation fran-çaise interdisant la rémuné-ration dans le cadre d’essais cliniques, les volontaires de Covireivac seront simplement défrayés et indemnisés – jusqu’à 200 ou 300 euros.Facebook interdit désormais les publicités « qui découragent la vaccination »Le géant Facebook vient d’annoncer que les publicités qui « découragent la  vaccination » seront désormais interdites sur sa plateforme. « Facebook interdit déjà les publicités comportant des fausses informations sur les vaccins (...). Désormais, si une publicité décourage explicitement une personne de se faire vacciner, Face-book la rejettera », écrit l’entreprise sur son site. En revanche, les publicités qui critiquent ou commentent les décisions d’un Etat sur la vaccination dans un pays restent possibles : les messages publicitaires liés « aux politiques gouvernementales en matière de vaccins, y compris le vaccin contre le Covid-19, restent autorisés », précise le réseau social.Les opposants à la vaccination, très présents sur les réseaux sociaux aux États-Unis, ont connu un fort regain de visibilité à l’occasion de la pandémie de Covid-19. Depuis le printemps, des discours cons-pirationnistes, évoquant notamment un complot mondial visant à implanter des « puces » sous prétexte de vaccination, ont connu une très forte viralité en ligne. L’Agence France Presse rappelle que ces dernières semaines, et à l’approche de l’élection présidentielle américaine du 3 novembre 2020, Facebook a pris toute une série de mesures rares pour interdire des messages sur sa plateforme. L’entreprise a notamment interdit toute référence au mouvement conspirationniste Qanon, banni les contenus négationnistes dans le monde entier, et pris une série de mesures ciblées autour de la présidentielle amé-ricaine pour interdire, notamment, les  publicités qui déclareraient un camp vain-queur avant la proclamation des résultats.LA PANDÉMIE DE COVID-19 MENACE DE RÉDUIRE À NÉANT LES PROGRÈS DE CES DERNIÈRES ANNÉES DANS LA LUTTE CONTRE LA TUBERCULOSE1 Inserm. Vaccins COVID-19: 25000 volontaires nécessaires pour des essais cliniques à grande échelle en France – Inscription maintenant ouverte. 1er octobre 2020.© istockphoto/kovop58

Quelles évidences pour la prise en charge des patients atteints de fibromyalgie ?

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