Une fiction dans une autre. Prendre des nouvelles d'un classique

Abstract

Un roman ne mérite l’étiquette de « classique » que s’il continue à se prêter à tous les usages — que si sa vie trouve à se prolonger dans des interprétations imprévues comme dans les récritures les plus audacieuses, sinon résolument iconoclastes. Parmi les quatorze réponses à la question Pourquoi lire les classiques ? formulées par Italo Calvino dans une conférence célèbre, on trouve ces deux-ci : « Est classique ce qui persiste comme rumeur de fond, là même où l’actualité qui en est la plus éloignée règne en maître » ; et : « Notre classique est celui qui ne peut pas nous être indifférent et qui nous sert à nous définir nous-même par rapport à lui, éventuellement en opposition à lui. » L’accent doit être mis ici sur le possessif : les classiques ne viennent « en classe » que pour que nous nous les approprions au sortir de l’école qui nous a permis de les rencontrer. À l’encontre de tous les objets du monde marchand, les classiques ne s’usent que si l’on ne s’en sert pas

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