LES ORIGINES CONTRASTÉES DE LA GLAUCONITE EN MILIEU MARIN PEU PROFOND METTENT EN VALEUR CE MINÉRAL EN TANT QUE MARQUEUR DES CONDITIONS PALÉOENVIRONNEMENTALES

Abstract

International audienceLa glauconite est un minéral authigénique réputé se former à l’occasion de contact prolongé entre un nucléus (un phyllosilicate pré-existant) et l’eau de mer. Ce contact prolongé permet de soustraire les ions nécessaires pour la construction du phyllosilicate néoformé, la glauconite (minéral très proche d’une illite, riche en K et en Fe). De ce fait, la glauconite est souvent associée à des sédiments déposés en contexte transgressif avec fort ralentissement du taux de sédimentation et une épaisseur de tranche d’eau relativement importante. C’est le cas de la craie cénomanienne du Boulonnais (N de la France). Minéral résistant chimiquement et physiquement, la glauconite peut aussi être un minéral souvent remanié, à l’instar des grains de quartz. C’est fréquemment le cas des dépôts jurassiques du Boulonnais, où la glauconite, quasi-omniprésente que ce soit à l’état de traces ou de proportions notables du sédiment, présentent un tri granulométrique attestant son transport et son remaniement. Pourtant ces dépôts jurassiques sont peu profonds (shore face, offshore supérieur), cela accrédite l’idée que "l’usine à glauconite" ait été elle-même dans les zones peu profondes du Boulonnais. Les seuls faciès identifiés du Jurassique boulonnais où la glauconite est à la fois relativement abondante, de grande taille et non triée (non remaniée) sont des récifs à huitres qui se sont formés au droit de suintements froids liés à une tectonique synsédimentaire fini-jurassique (Kimméridgien, Tithonien). Nos travaux permettent de formuler l’hypothèse selon laquelle les récifs à huitres isolés aient été des environnements réunissant les conditions de d’ambiance redox et de contact avec l’eau de mer favorisant la formation authigénique de glauconite. Les conditions faiblement réductrices nécessaires à la formation de glauconite (présence simultanée de Fe2+ et Fe3+ dans le même réseau cristallin) sont ici attestées par les teneurs en éléments traces métalliques sensibles aux conditions redox (vanadium, germanium, arsenic, en l’occurrence)

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    Last time updated on 25/05/2024