International audienceLe site est implanté au sommet du mont d'Hubert (Escalles, Pas-de-Calais), à moins d'un kilomètre en retrait du cap Blanc Nez, qui forme la retombée crayeuse nord-occidentale de l'Artois. Depuis les hauteurs du mont d'Hubert, la vue enveloppe sans contrainte les paysages de la plaine maritime, du détroit du Pas-de-Calais et du sud-est de l'Angleterre, des falaises en grès du cap Gris-Nez. Ce panorama exerce, encore aujourd'hui, une fascination pour un milieu naturel où plusieurs formes paysagères se rencontrent et dessinent les contours de territoires aux qualités géologiques variées. Occupé du Néolithique moyen I à la fin de l'âge du Bronze, l'installation principale concerne une enceinte à fossés interrompus datée du Néolithique moyen 2. Elle se caractérise par le creusement de plusieurs segments enserrant un espace interne estimé à 4,5 ha. La diversité et les quantités de vestiges collectées lors de cette fouille sont impressionnantes associant au sein des mêmes contextes de rejets de la faune, du lithique, des ossements humains, de la céramique et des coquilles marines. Les comblements des différents fossés ont été abordés par une fouille fine. Cette stratégie a servi de base à l'étude des mobiliers et à la campagne de mesures radiocarbone ouvrant de nouvelles perspectives sur le rythme d'occupation du site. Aux activités traditionnellement identifiées, la présence, la répartition et la détermination des restes humains désarticulés, découpés et mêlés aux rejets alimentent la réflexion sur la fonction de ce gisement et des pratiques qui s'y sont déroulées. La relation Homme-Animal mérite aussi que l'on s'y attarde plus longuement en comparant le traitement des ossements humains et animaux (découpe, fracturation, exposition au feu...) afin de comprendre les rapports qui régissent ces événements et leurs rôles symboliques au sein de ces sociétés. Enfin, comment ne pas entrer dans le débat qui intéresse les chercheurs britanniques à propos de la néolithisation de la Grande-Bretagne, tant il apparaît évident que la position géographique et la datation de l'enceinte du mont d'Hubert suggèrent qu'elle a pu jouer un rôle dans la dernière colonisation néolithique de l'Europe notamment en établissant un contact avec les dernières communautés mésolithiques à la transition des Ve et IVe millénaire avant notre ère. A l'appui de cette hypothèse, des comparaisons sur les données matérielles et paléogénomiques sont intégrées à cette monographie