Des sociétés invitent par email ou téléphone les scientifiques à des conférences douteuses ou qui n’ont pas lieu (fausses, pirates, prédatrices - fake, bogus, hijacked, predatory conferences). Leur but est de gagner de l’argent rapidement, notamment en encaissant le paiement en ligne de l’inscription. Ces conférences prédatrices se caractérisent de différentes façons

Fovet-Rabot, C

Bibliothèque numérique de l'enssib

Conférences prédatrices  https://coop-ist.cirad.fr/  1  Eviter les conférences prédatrices en 4 points 1. Différents types de conférences prédatrices 2. Privilégier les conférences de sociétés savantes 3. Cinq outils pour détecter des conférences prédatrices 4. Prenez garde aux sites listant des conférences Liens utiles  1. Différents types de conférences prédatrices Des sociétés invitent par email ou téléphone les scientifiques à des conférences douteuses ou qui n’ont pas lieu (fausses, pirates, prédatrices - fake, bogus, hijacked, predatory conferences). Leur but est de gagner de l’argent rapidement, notamment en encaissant le paiement en ligne de l’inscription. Ces conférences prédatrices se caractérisent de différentes façons : • sites internet miroirs (pirates, hijacked) de congrès de sociétés savantes. Le nom de domaine (nom univoque du site) du site miroir ressemble à celui du site de la vraie société savante ou de son congrès. Avant de vous inscrire, vérifiez et comparez les url des différents sites et les libellés de la société et du congrès • fausses conférences qui ne se tiennent jamais mais dont les sites internet existent • conférences qui se tiennent dans des conditions déplorables : salle exigüe d’un petit hôtel, peu de participants, organisation défaillante. Elles peuvent être annoncées dans un lieu prestigieux mais déplacées en dernière minute dans un lieu inapproprié. De jeunes intervenants remplacent les spécialistes annoncés sur le programme, avec toutes les variantes possibles d’absence, de présence et de surprise • conférences qui se tiennent avec beaucoup de personnes dans des lieux touristiquement intéressants, dont le but n’est pas la discussion scientifique mais la manne économique générée • conférences de même thème organisées avec une fréquence de tenue et une multiplication des lieux non réalistes et à des dates similaires • depuis la crise sanitaire Covid-19, essor des conférences prédatrices en ligne (webinaires). Le webinaire peut être la seule modalité ou il peut s’agir d’une conférence au format hybrid event couplant des webinaires et un lieu déplorable (ou n’existant pas en réalité). L’avantage est qu’il n’y a aucune limite de nombre de participants, de sessions et de sujets, tout peut s’organiser en parallèle et sur une durée courte (souvent 1 ou 2 jours) • conférences proposées par des sociétés d’éditeurs prédateurs de revues ou de livres (voir la fiche CoopIST Eviter les revues et éditeurs prédateurs : définition et indices) • et ces conférences peuvent se dérouler dans tous les pays, dont en France.  Une multitude de critères les caractérise, comme autant d’indices de doute. Ils concernent toutes les étapes : sollicitation, site internet, organisateurs et sponsors, comité (scientifique, d’organisation), frais et paiement, thèmes, programme, agenda, fréquence, lieu, participants, actes (Proceedings), publication dans des revues. Conférences prédatrices  https://coop-ist.cirad.fr/  2  2. Privilégier les conférences de sociétés savantes Le choix de participer à une conférence dépend de vos propres objectifs et de la présence de personnes que vous souhaitez y rencontrer. Privilégiez les congrès organisés par les sociétés savantes, les universités et les centres de recherche publics (méfiez-vous des sites miroirs pirates). Pour identifier une conférence internationale dans votre domaine, interrogez les bases de données bibliographiques commerciales et notoires, comme Web of Science, Scopus, ou gratuites, comme PubMed, qui indexent les actes de congrès. Vous pouvez aussi questionner vos collègues et pairs, ou sonder vos réseaux scientifiques, qu'ils soient spécialisés ou généralistes. Avant de prendre une décision, analysez le site web de la conférence que vous avez ciblée ou qui vous a contacté. Attention à certains sites spécialisés qui listent des conférences, ils ne font pas forcément le tri et d’autres ne listent que des conférences prédatrices. 3. Cinq outils pour détecter des conférences prédatrices Questionnaire « Liste de vérification des congrès prédateurs »  Langue : français Le site Editeurs prédateurs – Les reconnaître et s’en prémunir (https://uquebec.libguides.com/editeurs-predateurs) a été lancé fin 2019 par l’Université du Québec. Il fournit des ressources sur les revues et congrès prédateurs. Son questionnaire « Liste de vérification des congrès prédateurs » (fichier pdf téléchargeable, 2 pages, mis à jour en février 2021) liste 35 critères. Ils décrivent les mauvaises pratiques pour l’invitation, le site internet, les organisateurs, le comité éditorial, la conférence elle-même. Si plusieurs critères s’appliquent, la conférence est probablement prédatrice. Son affiche « Savoir reconnaître un congrès prédateur » résume les critères de base pour évaluer la crédibilité d’un congrès.  Think, Check, Attend Langue : anglais Le site Think, Check, Attend (https://thinkcheckattend.org/) a été créé en novembre 2019 par la société de conseil Knowledge E (Dubaï, Émirats arabes unis). Il est soutenu par l’initiative internationale Think Check Submit dédiée aux revues et aux livres (voir la fiche CoopIST Outils d’aide à la détection de revues et éditeurs prédateurs). Le site met en ligne deux outils, au choix : • (n’utilisant pas vos données personnelles) - Un questionnaire en 3 étapes (sous la forme de 3 pages web autonomes : Think ; Check ; Attend). Il ne donne pas de noms de conférences, mais propose des questions pour en vérifier l’organisation. Si vous pouvez répondre « oui » à la plupart ou à la totalité des questions, la conférence pourrait être de confiance ; • (nécessitant vos données personnelles) - La page Conference Checker propose un lien vers un formulaire à remplir sur le site surveymonkey.com, incluant le nom et l’url de la conférence ainsi que votre nom et email, afin que Knowledge E vous renvoie son évaluation.  Liste des critères de Jeffrey Beall Langue : anglais Jeffrey Beall, documentaliste américain spécialisé dans la publication prédatrice, est le premier à avoir proposé une liste de critères précis pour identifier les conférences prédatrices. Conférences prédatrices  https://coop-ist.cirad.fr/  3  Bien qu’anciens (2016), ces 46 critères sont toujours pertinents : Proposed Criteria for Identifying Predatory Conferences, 4 p. —fichiers .pdf disponibles sur le site CoopIST via la page internet de cette fiche, rubrique Voir aussi) Son site web a été fermé le 15-01-2017 (voir la fiche CoopIST Outils d’aide à la détection de revues et éditeurs prédateurs), mais ces critères sont encore archivés sur le site web.archive.org (https://web.archive.org/web/20160624083058/https://scholarlyoa.com/2016/06/23/proposed-criteria-for-identifying-predatory-conferences/).  Spectre de comportements prédateurs pour les conférences (InterAcademy Partnership, 2022) Langues : anglais, français L’InterAcademy Partnership (IAP), qui a analysé en 2022 le phénomène des éditeurs et congrès prédateurs, propose un spectre gradué de 28 indicateurs typiques pour les conférences. • en anglais, le tableau de ces indicateurs est accessibles à la page 35 du rapport complet (https://www.interacademies.org/publication/predatory-practices-report-English). • en français, ils sont accessibles à la page 9 du rapport de synthèse (traduction de l’Executive summary - https://www.interacademies.org/publication/predatory-practices-summary-French).  Blog Flaky Academic Conferences Langue : anglais David H. Kaye (professeur émérite de droit, Universités de Pennsylvania et d’Arizona, USA) a ouvert en 2016 le blog Flaky Academic Conferences (http://flakyc.blogspot.com/), qu’il n’alimente plus depuis mars 2021 mais qui reste utile. Ce blog est associé au blog Flaky Academic Journals toujours actif. Il y reproduit et commente les sollicitations par email qu’il reçoit d’organisateurs de conférences dont les pratiques lui apparaissent douteuses. Les internautes peuvent réagir à ses billets. 4. Prenez garde aux sites listant des conférences Des sites multidisciplinaires ou bien thématiques listent des conférences dans tous les domaines scientifiques ou dans une thématique ou une discipline particulière. Mais ils ne font pas tous le tri entre les conférences sérieuses et les autres. Même les sites a priori sérieux, comme ceux d’éditeurs reconnus, d’institutions publiques de recherche et d’enseignement, de plateformes publiques de congrès, laissent passer des conférences douteuses ou de faible qualité. Des sites listent uniquement des conférences prédatrices (et parfois se disent aussi organisateurs). Certains sont liés à des éditeurs prédateurs. Les sites internet peuvent changer d’une année à l’autre (nouveaux sites avec des noms de domaine différents), mais les sociétés organisatrices qui sont derrière sont en réalité toujours les mêmes. Liens utiles Campbell B., 17-04-2019. 9 Signs a conference is fake. Blog Ex Ordo, https://www.exordo.com/blog/9-signs-this-is-a-fake-conference/  InterAcademy Partnership (IAP), 2022. Combatting Predatory Academic Journals and Conferences (Full Report in English). IAP, Report, 126 p. ISBN 978-1-7330379-3-8. https://www.interacademies.org/publication/predatory-practices-report-English - Version française de l’Executive summary : Lutter contre les revues et conférences académiques prédatrices. Rapport de synthèse, 27 p. ISBN 978-1-7330379-6-9. https://www.interacademies.org/publication/predatory-practices-summary-French Conférences prédatrices  https://coop-ist.cirad.fr/  4    Cécile Fovet-Rabot Délégation à l’information scientifique et technique, Cirad Mise à jour 23 octobre 2023 (Fiche créée le 09 avril 2021)  Informations Comment citer ce document : Fovet-Rabot, C., 2023. Eviter les conférences prédatrices, en 4 points. Montpellier (FRA) : CIRAD, 4 p. https://doi.org/10.18167/coopist/0078   Cette œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons : Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International, disponible en ligne : http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/deed.fr ou par courrier postal à : Creative Commons, 171 Second Street, Suite 300, San Francisco, California 94105, USA. 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Éviter les conférences prédatrices en 4 points

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