La déclaration d’Abuja et la problématique de l’élimination du paludisme au Burkina Faso de 2000 à 2015

Abstract

Résumé :Au Burkina Faso, à l’instar des autres pays d’Afrique occidentale, l’endémie palustre constitue la première cause de consultation, d’hospitalisation et de décès dans les formations sanitaires. La population infantile est la plus touchée : 54,2% des motifs de consultation, 80,38% des cas d’hospitalisations, et 87,9% des causes de décès. Pourtant, après l’accession à l’indépendance en 1960, le pays, à travers l’appui de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et bien d’autres institutions internationales, a mené des campagnes d’envergure de luttes antipaludiques. Malgré ces multiples efforts, aussi observable dans d’autres pays africains, la maladie demeure un problème majeur de santé publique. Face à cette situation, le 25 avril 2000, les dirigeants de 44 pays africains où le paludisme sévit de façon endémique se sont rencontrés dans la capitale nigériane. Une déclaration produite à la fin du sommet engageait les gouvernements africains à mener un effort intense pour réduire de moitié le fardeau du paludisme en Afrique d’ici à 2010 et fixait des cibles pour 2005. En dépit des campagnes d’envergure menées au Burkina Faso, à l’heure du bilan, les objectifs de l’appel d’Abuja n’ont pas été atteints et la situation demeure préoccupante. Selon les données recueillies en 2013, le paludisme était responsable de 46,50% des motifs de consultation ; 61, 50% des motifs d’hospitalisation et 30,50% des décès. Les enfants de moins de 5 ans restent les plus touchés : 53,90% des consultations, 63,20% des hospitalisations et 49,60% des décès. Quel bilan peut-on faire de la mise en œuvre de l’engagement politique de l’appel d’Abuja ? Quelles sont les entraves au succès de cet engagement au Burkina Faso ? À travers cet article, nous avons fait ressortir les politiques publiques en matière de santé, notamment le cas spécifique de lutte contre l’endémie palustre, les obstacles qui ont contribué à entraver l’atteinte de l’objectif de l’appel d’Abuja, particulièrement la réduction de moitié du poids de la maladie sur les populations. Nous avons fait recours aux ouvrages généraux, aux articles scientifiques, relevant surtout du domaine biomédical, aux publications de l’OMS, aux rapports du ministère de la santé, aux périodiques de centres de recherche en matière de santé, aux articles de presse en ligne. Aussi retient-on que malgré la volonté qui a animé les responsables des politiques de santé au Burkina Faso à vaincre l’endémie palustre à partir des mesures de lutte, le paludisme est loin d’être vaincu. L’espoir repose désormais sur le vaccin antipaludique, dont les tests d’immunisation très concluants permettent de passer à la phase de vaccination massive des enfants de moins de cinq. Mots-clés : Burkina Faso, paludisme, politiques de santé publique, élimination

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