Produits du tabac, produits connexes et arômes - Analyse des cas enregistrés par les centres antipoison (de janvier 2017 à décembre 2022): Rapport d’étude de toxicovigilance

Abstract

Citation suggérée : Anses. 2023. Produits du tabac, produits connexes et arômes. Bilan des cas rapportés aux centres antipoison du 1er janvier 2017 au 31 décembre 2022. Autosaisine 2023-AUTO-0121. Anses, Maisons-Alfort, 37 p.Le marché des produits du tabac, des produits connexes (ne contenant pas de tabac mais de la nicotine), et des arômes pour les parfumer ne cesse de se diversifier. Parmi eux, cinq types font l’objet d’appels aux Centres antipoison (CAP) mais à ce jour, aucun bilan n’en avait été dressé. Il s’agit du tabac à chauffer (bâtonnets de tabac chauffés), du tabac à mâcher (encore appelé tabac à chiquer), du snus (sachets de tabac à usage oral, à placer entre la lèvre et la gencive), plus récemment des sachets de nicotine (sans tabac à usage oral, à placer également entre la lèvre et la gencive),et des billes aromatiques (à insérer dans le filtre de cigarettes).Le bilan de ces appels aux CAP entre le 1 er janvier 2017 et le 31 décembre 2022 a recensé 295 cas : 12 cas pour le tabac à chauffer, 98 pour le tabac à mâcher, 47 pour le snus et sachets de nicotine et 138 cas pour les billes aromatiques. Hormis pour le tabac à chauffer et à mâcher dont le nombre d’appels évoluait peu dans le temps, le nombre de cas n’a cessé d’augmenter depuis 2020 pour le snus, les sachets de nicotine et les billes aromatiques. L’étude a montré que les jeunes enfants étaient les plus concernés par des ingestions accidentelles de bâtonnets de tabac à chauffer et detabac à mâcher (âge médian : 1 an) ou de billes aromatiques (âge médian : 3 ans). Les adolescents étaient davantage concernés par une consommation intentionnelle de snus ou de sachets de nicotine (âge médian : 14 ans). Les adultes étaient plus rarement concernés par de ces deux types de produits ou par l’ingestion accidentelle de billes aromatiques au moment de leur utilisation dans des cigarettes. Dans 54,6 % des cas, les personnes présentaient des symptômes dont 82,6% étaient de gravité faible. Les cas de gravité moyenne correspondaient à un syndrome nicotinique plus sévère(vomissements prolongés avec risque de déshydratation, convulsions, troubles de la conscience, hypotension ayant nécessité un remplissage vasculaire), chez des enfants ayant ingéré accidentellement du tabac à chauffer (un enfant d’un an) et du tabac à mâcher (15 enfants de 6 mois à 7 ans), et chez dix adolescents ayant consommé du snus ou des sachets de nicotine dont huit d’entre eux en milieu scolaire. Concernant les billes aromatiques, après ingestion, un enfant de 3 ans avait présenté des symptômes de gravité moyenne (vomissements persistants). Quatorze cas correspondaient à des projections oculaires de gravité faible à l’origine de douleurs et de rougeurs oculaires.Le nombre des cas est probablement sous-estimé. Une attention particulière doit être portée aux sachets de nicotine qui n’entrent pas dans un cadre règlementaire spécifique en France, ni même harmonisé en Europe. Ces produits, par leurprésentation, peuvent être confondus avec du snus. La vente de ces deux types de produits est fortement promue sur les réseaux sociaux et s’adresse à une population jeune, sous-estimant les risques d’intoxication aiguë ou à moyen et long terme, de dépendance. Il est important de sensibiliser la communauté éducative, les professionnels de santé et l’entourage à ces risques liés à l’exposition à la nicotine

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