Infarctus du myocarde de la femme jeune : étude des facteurs de risque et du pronostic à partir du registre national France PCI

Abstract

CONTEXTE – Les maladies cardiovasculaires constituent la 1ère cause de mortalité des femmes en France. Après un infarctus du myocarde, certaines études ont retrouvé une surmortalité féminine, notamment dans les populations jeunes. Les facteurs expliquant cette surmortalité sont encore peu connus.OBJECTIF – Étudier les caractéristiques cliniques, les modalités de prise en charge et le pronostic des femmes de moins de 50 ans ayant bénéficié d’une coronarographie dans le cadre d’un syndrome coronarien avec sus-décalage du segment-ST (STEMI).MÉTHODE – À partir du registre national multicentrique France PCI qui recueille les données des patients ayant bénéficié d’une coronarographie, seuls les patients ayant présenté un STEMI entre le 1er janvier 2014 et le 31 décembre 2021 ont été inclus. Les femmes jeunes ont été comparées au reste de la population sur les 150 variables systématiquement recueillies. Des analyses complémentaires locales (CHU de Clermont-Ferrand) ont été réalisées.RÉSULTATS – 14153 patients ont été inclus, dont 25.3 % de femmes, parmi lesquelles 389 de moins de 50 ans (2.8 % de la population totale). Les femmes jeunes étaient davantage fumeuses (74.09 % vs 35.2 8%, p < 0.001), avec une prévalence plus élevée de l’obésité (30.59 % vs 22.06 %, p < 0.001). Leurs délais de prise en charge étaient significativement plus longs notamment le délai ECG-Guide (104 [74 ; 154.5] vs 100 [72 ; 141], p = 0.041). Le pré-traitement comprenait moins souvent d’antiagrégant plaquettaire anti-P2Y12 (88.92 % vs 92.54 %, p = 0.008). Durant l’hospitalisation, le taux de prescription d’IEC/ARA2 était plus faible (73.26 % vs 81.59 %, p < 0.001). La mortalité féminine à 1 an était supérieure, y compris dans la population de moins de 50 ans (4.38 % vs 1.93 %, p = 0.003). Enfin, au CHU de Clermont-Ferrand, les femmes jeunes consommaient plus de drogues que les femmes de plus de 50 ans (16.28 % vs 5.43 %, p = 0.053) et décrivaient plus fréquemment un stress préalable au STEMI (39.53 % vs 20.65 %, p = 0.021). Les dissections coronaires spontanées (SCAD) étaient significativement plus fréquentes (16.36 % vs 2.14 %, p < 0.001) dans cette population.CONCLUSION – Il existe une surmortalité féminine chez les patients pris en charge pour un STEMI, qui est encore plus marquée dans la population de moins de 50 ans. Elle peut être expliquée par des délais de prise en charge plus longs, un pré-traitement et un traitement de sortie sous optimaux, et la survenue plus fréquente de SCAD

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