Le vingt-et-unième siècle est incontestablement marqué par une pauvreté qui se répand et s'intensifie dans beaucoup de régions du monde et particulièrement en Afrique subsaharienne. L'attribution du prix Nobel d'Economie 2019 aux travaux de 3 chercheurs sur la lutte contre la pauvreté dans le monde prouve à suffisance combien la thématique est d'actualité et préoccupe de nombreux décideurs politiques et économiques. Si le phénomène de la pauvreté est mondial et largement connu, l'efficacité des instruments économiques utilisés pour l'éradiquer est souvent remise en cause en raison de l'interaction supposée d'autres facteurs tels que la qualité des institutions et les inégalités sociales. L'objectif de cette thèse est d'analyser l'impact de la croissance économique sur la pauvreté non monétaire en Afrique subsaharienne en tenant compte du rôle de la gouvernance et des institutions dans ce mécanisme. Pour répondre à la problématique posée, nous avons utilisé un modèle économétrique dérivé du modèle conçu par Ravallion et Chen (1997) avec des données de panel portant sur les 23 pays subsahariens de l'échantillon et couvrant la période de 2000 à 2017. La spécificité de notre approche méthodologique réside dans la construction d'un nouvel Indicateur Composite de Pauvreté multidimensionnelle (ICP) et la prise en compte des facteurs institutionnels dans l'analyse de la pauvreté en Afrique subsaharienne. Les résultats ont démontré que la croissance économique est nécessaire mais pas suffisante pour lutter contre la pauvreté. Ainsi, elle n'a pas d'effets directs sur la pauvreté en l'absence des indicateurs de gouvernance. Par contre, lorsqu'elle est accompagnée d'une bonne gouvernance, elle devient efficace et permet de réduire significativement la pauvreté. Globalement, plus la gouvernance s'améliore dans un pays de l'échantillon, plus la capacité de la croissance économique à réduire la pauvreté augmente dans ce pays, toutes choses égales par ailleurs. Par ailleurs, l'étude a montré de manière empirique que l'objectif d'éradiquer totalement la pauvreté sous toutes ses formes à l'horizon 2030 des Nations Unies (repris dans l'Agenda 2063 de l'Union africaine) est hors d'atteinte pour les pays de l'échantillon, toutes choses égales par ailleurs. Toutefois, l'amélioration de la gouvernance permet de réduire l'horizon pour la réduction complète de la pauvreté. Enfin, les résultats obtenus suggèrent fortement que les efforts de réduction de la pauvreté à travers l'augmentation de la croissance économique doivent être accompagnés par des efforts de renforcement de la qualité des institutions et de l'amélioration de la gouvernance.The 21st century is undoubtedly marked by a poverty which is spreading and intensifying in many regions of the world and particularly in south of the Sahara. The attribution of the 2019 Nobel Prize in Economics to the work of 3 researchers on the fight against poverty in the world is sufficient proof how the topic is topical and preoccupies many political and economic decision-makers. While the phenomenon of poverty is global and widely known, the effectiveness of the economic instruments used to eradicate it is often questioned due to the supposed interaction of other factors such as the quality of institutions and social inequalities. The objective of this thesis is to analyze the impact of economic growth on non-monetary poverty in Sub-Saharan Africa, taking into account the role of governance and institutions in this mechanism. To answer the problem posed, we used an econometric model derived from the model designed by Ravallion and Chen (1997) with panel data covering of the 23 Sub-Saharan countries in the sample covering over the period from 2000 to 2017. The specificity of our methodological approach lies in the construction of a new Composite Multidimensional Poverty Indicator (CPI) and the inclusion of institutional factors in the analysis of poverty in sub-Saharan Africa. The results showed that economic growth is necessary but not sufficient to fight poverty. Thus, it has no direct effects on poverty in the absence of governance indicators. On the other hand, when it is accompanied by good governance, it becomes effective and significantly reduces poverty. Overall, the more governance improves in a country in the sample, the more the capacity of economic growth to reduce poverty increases in that country, all other things being equal.In addition, the study has shown empirically that the objective of totally eradicating poverty in all its forms by the United Nations by 2030 (included in the African Union's Agenda 2063) is out of reach for countries of the sample, all other things being equal. However, improving governance reduces the horizon for complete poverty reduction. Finally, the results obtained strongly suggest that efforts to reduce poverty through increased economic growth must be accompanied by efforts to strengthen the quality of institutions and improve governance