Utilisation réelle des capacités dynamiques des 2RM : nouvelles données

Abstract

COSMOS 2022, Connaissances Scientifiques pour les Motocycles, Marne-la-Vallée, FRANCE, 11-/10/2022 - 12/10/2022Dans le cadre du projet DYMOA, des données d'observation en conduite naturelle ont été recueillies à l'aide d'enregistreurs embarqués sur 26 motos privées pendant une période de 18 mois dans trois régions de France. Une première étude intitulée « Utilisation des capacités dynamiques et usages des infrastructures : Comparaison des deux-roues motorisés et des quatre roues motorisés » basée sur les données recueillies sur 12 mois avaient été publiée et présentée au colloque COSMOS en 2019 (Naude et al., 2021). Cet article fait suite à ces premiers travaux et vise à mettre à jour les données d'utilisation des capacités dynamiques d'un motocycle grâce à l'apport de nouvelles données sur 18 mois de recueil. L'utilisation réelle des capacités dynamiques d'un deux-roues motorisés est étudiée au travers de plusieurs paramètres tels que les accélérations, les vitesses angulaires ou les vitesses pratiquées. Cette étude s'est focalisée plus particulièrement sur des données agrégées fournies pour l'ensemble des trajets, appelées « synthèses de parcours » et croisant les données accélérométriques et gyrométriques ainsi que les niveaux de vitesses. Sur 7500 trajets collectés sur une période de 18 mois, environ 6500 trajets ont pu être exploités pleinement, en correspondance avec les traces GPS qui permettent notamment de calculer les distances parcourues. La distance globale parcourue lors de ces trajets est d'environ 88000 km. Les analyses ont porté sur les éléments suivants : Les distributions globales, en temps passé, des accélérations longitudinale, latérale et verticale, et des vitesses de rotation tangage, roulis et lacet et de la vitesse, Les valeurs extrêmes atteintes au moins une fois par les motocyclistes pour ces mêmes paramètres, Une illustration de la variabilité des comportements : conduite souple versus conduite sportive.D'un point de vue global, les motocyclistes atteignent des niveaux de sollicitations dynamiques en accélération et décélération dépassant +-4 m/s² que 0,5% du temps (voir figures). En ce qui concerne les virages, leur vitesse de roulis ne dépasse 20°/s que 0,8% du temps et leur vitesse de lacet 2,1% du temps. Si l'on exclut le temps passé à l'arrêt ou à très faible vitesse (moins de 5 km/h), les motocyclistes passent 80 % de leur temps en dessous de 90 km/h et 3,2 % du temps au-dessus de 130 km/h, avec seulement 0,3 % du temps au-dessus de 150 km/h. Les représentations graphiques et les calculs d'indices permettent également d'identifier les motocyclistes qui freinent fort, ceux qui accélèrent fortement et ceux qui freinent et accélèrent fort. Il est alors possible de différencier les styles de conduite. Ces sollicitations sont liées à la manière de conduire du motocycliste, mais sont également influencées par le type de routes empruntées. On ne sollicite pas son véhicule de la même manière en milieu urbain, en péri-urbain, sur autoroute et sur route de montagne. Pour s'affranchir de l'influence de l'infrastructure sur le style de conduite, un itinéraire d'environ 10 km a été étudié car il a été emprunté 4 fois par un motocycliste 3 fois par un autre. La différence de style de conduite des deux motocyclistes observée sur ce même itinéraire apparaît alors conforme à leur profil de conduite observé globalement pour chacun d'eux sur plus de 3500 km parcourus pendant l'expérimentation. Les données observées en conduite naturelle permettent de caractériser l'usage du motocycle par son conducteur à l'échelle d'une personne ou à l'échelle d'une flotte. Les comportements observés sont très variables d'un motocycliste à l'autre, même sur des itinéraires identiques. Ces données permettent de caractériser la dynamique des motos et de discriminer les différents styles de conduite des motocyclistes

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