Le corps des mots. Voix surréalistes en Belgique francophone

Abstract

La voix prononce les mots comme l’écriture manuscrite les trace, en apportant la personnalisation d’un code partagé par une communauté. L’importance culturelle de la vue comme mode de perception et de reconnaissance fait que nous sommes habitués à utiliser la photographie et la signature pour identifier quelqu’un. Cette contribution décrit une expérimentation née de l’analyse prosodique de la voix de six écrivains ou artistes belges liés au courant surréaliste : Broodthaers, Bury, Chavée, Dotremont, Magritte et Mariën. Sans prétendre énoncer les règles d’un mécanisme de correspondance entre la voix et l’œuvre, nous avons observé si la propre voix d’artistes ayant une relation singulière à la place du corps dans le langage peut être analysée comme un reflet vocal de leur art ou de leur poétique. En d’autres termes, les inflexions de la voix trouvent-elles une correspondance avec la démarche d’un artiste telle qu’elle se révèle dans son œuvre

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