Cercottes (45), Le pont de la Chicane. Un tronçon d'un axe de circulation du haut-Empire et des occupations de l'Antiquité tardive à l'Époque contemporaine dans le cadran sud-est du passage de la Retrève

Abstract

Les fouilles menées au lieu-dit Pont de la Chicane sur la commune de Cercottes (45) ont permis de documenter une occupation rurale liée à un espace de circulation daté du Haut-Empire. Cette occupation se situe à la marge d’un établissement domestique détecté à moins de 30 mètres. L’essentiel des structures est daté du Haut-Empire (de la période augustéenne au IIIe s. ap. J.-C.), à l’exception des fosses localisées dans la partie nord de l’emprise prescrite. D’autres vestiges remontent à l’Antiquité tardive et aux époques médiévales, modernes et contemporaines. Ces vestiges sont en grande majorité des structures en creux. Un réseau de fossés parallèles, assez bien marqué et relativement figé dans le temps, est constitué de nombreux tronçons de fossés orientés à 45°par rapport aux points cardinaux. La reprise et le curage des fossés, combinés au mobilier archéologique (céramique, faune et mobilier métallique) reflètent la présence d’un occupation domestique environnante ainsi qu’un entretien relativement régulier des fossés. Ces fossés enserrent un espace large de 32 m occupé par des empreintes d’ornières qui prennent la même direction. À l’exception du réseau fossoyé, la plupart des vestiges sont très arasés et leurs comblements relativement stériles (comblements sableux oranges peu organiques et peu différents du substrat superficiel). L’Antiquité tardive est représentée par un alignement de quatre fosses d’inhumations de chiens, dont les datations radiocarbone effectuées sur ossements donnent une fourchette chronologique entre la deuxième moitié du IIe et la deuxième moitié du VIe s. ap. J.-C. Ces fosses ont livré des squelettes incomplets ou quasiment complets. Si les ossements sont assez altérés, ces dépôts ont livré des informations assez intéressantes. Deux des fosses présentent des creusements successifs pour l’installation des canidés et l’un d’eux est accompagné d’un coq. Par ailleurs, une autre fosse montre un chien reposant sur un vase céramique qui a probablement été intentionnellement découpé. Parallèlement à ce premier ensemble, trois fosses alignées présentaient chacune le dépôt d’un vase appartenant au répertoire culinaire classique daté entre le IIe et le IIIe s. ap. J.-C. Les datations sur charbons donnent une fourchette chronologique allant de la deuxième moitié du IIIe au début du Ve s., voire le début du VIe s ap. J.-C. La partie nord de l’emprise fouillée est occupée par des fosses d’Époque moderne, parmi lesquelles se démarque tout particulièrement une grande nappe de plan informe. Celle-ci est liée à l’extraction de matériaux carbonatés dans le cadre d’une pratique de marnage. Sur l'ensemble de la phase terrain, toutes les entités archéologiques ont été testées et fouillées, soit intégralement (fossés, trous de poteau, fosses), soit par moitié (fosses) ou par sondages (fossés, vastes nappes en cuvette). L'ensemble du site a fait l'objet d'une prospection au détecteur de métaux au terme du décapage mécanique

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    Last time updated on 06/10/2023