Clio décoloniale. De quoi les historiens belges ont-ils peur ?

Abstract

Dans un article de 2010, l’historien Pedro Monaville enjoignait les historiens de l’Afrique (belges) à pratiquer davantage un travail de réflexivité « pour pousser plus loin la décolonisation de l’histoire africaine — au-delà des limitations des études postcoloniales » . Du cinquantième anniversaire au soixantième de l’Indépendance du Congo, comment la discipline historique a-t-elle évolué dans les universités belges ? Une nouvelle génération de jeunes historien·ne·s en Belgique et venu·e·s l’étranger s’est peu à peu imposée pour renouveler le champ de l’histoire coloniale et de l’histoire de l’Afrique. Elle ose critiquer la manière avec laquelle ceux qui les ont précédés se sont impliqués dans la Commission Lumumba. Elle entend revoir les intitulés et le contenu des cours dispensés à l’université. Elle remet en cause et travaille à la refonte des programmes et manuels scolaires dans les écoles secondaires de Belgique. Pour autant, leur démarche est-elle suffisante ? Peut-on réellement la qualifier de décoloniale ? Souvent, et malgré quelques timides prises de position, les historien·ne·s sont taxé·e·s - souvent à juste titre – de frilosité voire de conservatisme par les milieux associatifs militants - et même par leurs collègues en sciences humaines et sociales – lorsqu’il s’agit d'afficher une posture de chercheur·e plus engagé·e. Si l’une des figures majeures du postcolonial et du décolonial, Achille Mbebmbe , est à l’origine historien, et peut leur servir de modèle, dans quels courants (l’histoire globale , l’histoire mondiale , l’histoire des « subalternes » ) peuvent-elles.ils puiser pour améliorer leur réflexivité et emboiter le pas d’autres disciplines ? Quels sont les freins qui existent dans leur pratique quotidienne

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