Assistants vocaux, enceintes connectées et recherche d’information

Abstract

Le marché des enceintes connectées est grandissant et de nombreux services se développent autour de ces technologies. Ce travail étudie les assistants vocaux d’Amazon (Alexa), d’Apple (Siri) et de Google (Assistant Google) intégrés à des enceintes connectées, à savoir Amazon Echo, Apple HomePod et Google Home. Cette étude s’intéresse à deux sujets principaux : les modèles économiques appliqués à ces technologies et les capacités de recherche d’information des assistants vocaux. Il est à noter que ce travail touche un domaine des sciences de l’information relativement jeune et qu’il a une forte composante exploratoire. En effet, si des études ont été menées sur les assistants vocaux et les enceintes connectées, personne, à notre connaissance, ne s’est penché spécifiquement sur la question de la recherche d’information. A l’aide d’une revue de la littérature, nous avons pu relever différents modèles économiques qui seront probablement utilisés à l’avenir pour rentabiliser la commande vocale. Le premier modèle est celui de la publicité ciblée : les enceintes connectées sont utilisées pour récolter des données sur leurs utilisateurs et permettent ainsi au fabricant de connaître les habitudes de ses clients. Actuellement, la publicité n’est diffusée que très rarement via une enceinte connectée, mais cela pourrait donc changer. Le deuxième scénario qui se démarque est le modèle transactionnel, où les fabricants d’assistants vocaux (ici Amazon, Apple et Google) utilisent leur système sécurisé de paiement comme intermédiaire de toute transaction commandée par la voix, en prélevant une commission sur le montant de la vente. D’autres modèles se dessinent également autour de ce prélèvement d’une commission. Une partie importante de ce travail porte sur les tests que nous avons réalisés sur les capacités de recherche d’information des assistants vocaux. Nous avons mené quatre tests, visant à connaître les sources d’information utilisées par les assistants vocaux, s’il est possible d’avoir un impact dessus, si la localisation géographique joue un rôle dans leurs réponses et si celles-ci peuvent être influencées par une bulle de filtres. Il en ressort que les assistants vocaux ne citent pas nécessairement leurs sources ; les résultats sont très différents en fonction des enceintes testées (60% de sources citées pour Alexa, 62% pour l’Assistant Google et 24% pour Siri). Demander à un assistant vocal de recourir à la source d’information de notre choix pour sa réponse est difficile, voire impossible, mais il est cependant faisable de paramétrer l’utilisation de certaines sources par défaut chez Google et Amazon seulement. Nous avons relevé que la localisation géographique a un impact sur les réponses fournies par les assistants vocaux et il existe par ailleurs une différence intéressante entre les enceintes testées : deux d’entre elles prennent en compte l’adresse renseignée dans les paramètres comme localisation, tandis que la troisième considère sa localisation physique comme localisation géographique, peu importe l’adresse renseignée. Enfin, nous avons étudié la présence de bulles de filtres chez les assistants vocaux. Malheureusement, par manque de temps et de moyens, le test mis en place n’a pas donné les résultats escomptés. Nous ne pouvons donc pas nous prononcer sur la présence ou l’absence de bulles de filtres chez les assistants vocaux

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