D'après les résultats obtenus par la technique d'hémagglutination passive, le principal virus respiratoire des bovins du Togo est celui de la rhinotrachéite infectieuse bovine. Les autres virus et Chlamydia psittaci semblent avoir moins d'importanc

A.J. Akakpo

C. Le Layec

J. Chantal

J. Espinasse

M. Savey

P. Faye

R. L'Haridon

Revue d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux

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Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop., 1980,33 (1) : 15-20. Recherche par une technique d’hémagglutination passive des traces sérologiques des principaux virus respiratoires des bovins et de Chlamydia psittaci dans un échantillon de la population des bovidés du Togo par J. ESPINASSE (l), J. CHANTAL (2), P. FAYE (1) J. A. AKAKPO (3), C. LE LAYEC (l), R. L’HARIDON (l), M. SAVEY (1) (avec la collaboration technique de M. GUESLIN) (1) Laboratoire 1. N. R. A.. Service de Pathologie Médicale du Bétail et des Animaux de Basse-Cour. Ecole ,  I  Nationale Vétérinaire, ?, avenue du Général de Gaulle 94704 Maisons-Alfort, Cedex (France). (2) Service des Maladies Contagieuses, Ecole Nationale Vétérinaire, 23, Chemin des Capelles, 30176 Toulouse Cedex (anciennement à I’E. Ï. S. Ml V. de Dakar). (3) Service de Pathologie Infectieuse, Ecole Inter-Etats de Sciences et Médecine Vétérinaires, B. P., 5077, Dakar, République du Sénégal. RÉSUMÉ D’après les résultats obtenus par la technique d’hémagglutinaiion passive, le principal virus respiratoire des bovins du Togo est celui de la rhinotrachéite infectieuse. Les autres virus et C’hlumydiu psitraci semblent avoir moins d’importance. Sur le continent africain, les maladies respi- ratoires des bovins du type bronchopneumonies infectieuses enzootiques (BPIE) ne paraissent pas représenter une préoccupation majeure, proba- blement en raison de conditions écologiques, zoo- techniques et économiques différentes des zones d’élevage intensif européennes ou américaines (12) Disposant d’un nombre important d’échantillons de sérums de bovidés togolais prélevés pour une enquête sur la brucellose (l), il nous a semblé intéressant sur le plan épidémiologique de les utiliser en vue d’un sondage dirigé vers les prin- cipaux virus respiratoires des bovins et Chlamydia psittaci, les données se rapportant à ce pays étant inexistantes d’après nos recherches bibliogra- phiques. 1. MATÉRIEL ET MÉTHODES 1.1. MATÉRIEL - Six cent soixante-huit sérums congelés depuis leur obtention, prélevés au hasard sur des animaux apparemment sains, au cours des mois d’août-septembre 1977, en saison humide, dans différents troupeaux sans problèmes patho- logiques particuliers des 5 régions économiques du Togo et dans une ferme expérimentale : = 159 dans la région de Dapaong (D), = 76 dans la région des Savanes (S), = 49 dans la région de Kara (K), = 63 dans la région des plateaux (P), = 100 dans la région de Lomé (L), - 15 - Retour au menu= 221 à la ferme expérimentale d’Aveto- nou (AV). - Les sérums étaient issus pour la plupart de taurins (race des Lagunes, Somba, N’dama, quelques Brunes des Alpes et leurs croisements pour la ferme expérimentale d’Avetonou) de zébus ou de métis (zébus x taurins), essentielle- ment pour le lot de la région nord voisine de la Haute-Volta. 1.2. MÉTHODES La méthode d’hémagglutination passive (HAP) exposée ailleurs (5) permet de révéler des anticorps vis-à-vis de 6 antigènes viraux et de Chlumydiu psittaci (CHL-PSI) : - Virus de la rhinotrachéite infectieuse bovine (IBR/IPV) ; - Virus parainfluenza 3 (P13) ; 12,6 793 595 - Histogramme 1. - Répartition (pourcentage) des titres d’HAP pour l’ensemble des sérums analysés vis-à-vis du virus PL I, 0 2 4 8 16 32 64 128256512 - - Virus de la maladie des muqueuses (BVD) ; - Adenovirus bovin de type 3 (ADN0 3) ; - Rkovirus bovin de type 3 (RE0 3) ; - Virus respiratoire syncitial bovin (RSV). 2. RÉSULTATS Ils se présentent en 2 groupes d’inégale impor- tance que l’on peut qualifier de non négatifs et de positifs. 2.1. RÉSULTATS NON NÉGATIFS - Ils concernent les 5 derniers antigènes viraux et CHL-PSI. Comme le montre l’histc- gramme no 1 choisi à titre d’exemple, les titres sont très faibles vis-à-vis du virus P13. Il en est de même pour les virus BVD, ADN03, RE03, RSV et CHL-PSI. Pour l’ensemble, ils ne dépas- - 16 - Retour au menu. TABL. N'I-Répartition (nombre et pourcentage) des titres d'HAP par région et pour l'ensemble des sérums analysés vis-à-vis du virus IBR-IPV -T-T- 4 a 16 32 32 64 64 Nombre de 128 128 256 256 > 512 512 sérums analysés par région 38 26 9 6 0 159 23,9 16,3 5,7 3,s 0 23  15 4 1 0 76 30,3 19,7 5,3 1,3 0 14 4 2 0 0 49 28,6 8,2 4,1 l 0 0 p.100 du total 1 0,l / 4,9 1 7,s 1 12,g / 19,3 sent pas le 1/64” et ceux compris entre le 1/16” et le 1/64’ représentent 9,8 p. 100 pour le P13, 12,3 p. 100 pour le BVD, 8 p. 100 pour l’ADN03, 11,7 p. 100 pour le RE03,ll p. 100 pour le RSV, 4,5 p. 100 pour CHL-PSI. apparaît sans objet étant donné qu’ils se trouvent déjà à la limite de la signification. 2.2. RÉSULTATS POSITIFS - Dans ces conditions, si l’on peut retenir la - L’histogramme no 2 et le tableau no 1 présence de chacun de ces antigènes au Togo, montrent des données très différentes concernant toute analyse supplémentaire de nos résultats l’infection par le virus IBR/IPV. 12,9 795 7,2 499 390 4 1 O!C l- l- )-- - A! r - - 02 48 16 32 6L - - - Histogramme 2. - Répartition (pourcentage) en titres d’HAP pour l’ensemble des sérums analysés vis-à-vis du virus IBR-1PV. 1 h 28 256 512 0 tre s /imies d ‘Hap /inverse desdilutions) - 17 - Retour au menu- Près de 75 p. 100 des sérums ont des titres supérieurs ou égaux au 1/16”, 25 p. 100 un titre égal au 1/32”. Cette distribution au niveau natio- nal est sensiblement la même au niveau régional. - L’influence de la race est difficile à appré- cier. La majorité des sérums correspondant à des taurins, seuls les sérums de la région D compor- tant à la fois des taurins, des zébus et des ani- maùx croisés zébus x taurins se prêtent à pareille analyse,. Il n’a pas été possible toutefois de mettre en évidence de différences significa- tives dans la répartition des titres. - L’influence du sexe n’apparaît pas non plus déterminante. - L’influence de l’âge (tabl. no II) est plus intéressante à commenter. Des titres élevés (jusqu’au 1/256”) sont déjà présents à l’âge de 2 ans avant la maturité sexuelle. Par la suite, ils continuent à s’élever avec, chez les animaux hors d’âge, 90 p. 100 ‘de titres supérieurs ou égaux au 1/16”. 3. DISCUSSION - Comme on pouvait s’y attendre, on retrouve au Togo des traces sérologiyues vis-à- vis des principaux virus des maladies respira- toires des bovins et de Chlamydia psittaci avec une dominante particulièrement nette pour le virus IBR-IPV. - Pour le P13, les résultats ,diffèrent radicale- ment de ceux publiés dans d’autres Etats de l’Afrique de l’Ouest ou de l’Afrique Centrale et obtenus avec une autre méthode (inhibition de l’hémagglutination : HIT). Au Sénégal, d’après BERNARD et BOIJRDIN (2), suivznt les zones, 25 à 58 p. 100 des sérums de bovins sont positifs ; au Nigeria 64,2 p. 100 d’après TAYLOR et coll’ab. (16) ; au Tchad, République Centra- fricaine et Cameroun 96,7 p. 100 d’après PRO- VOST et collab. (12) ; au Soudan 58 p. 100 d’après EISA et collab. (4). JJn sondage à l’aide d’une méthode d’HIT (6) effectué sur 50 sérums togolais pris au hasard dans chaque région et dotés de titres en HAP allant de 0 au 1/16” a pourtant confirmé nos résultats (50 p: 100 sont négatifs, 20 p. 100 inhibent l’hémagglutination au l/lO”, 10 p. 100 au l/20e, 10 p: 100 au 1/40”, 10 p. 100 au l/SO~). - Pour le BVD, par la technique de séro- neutralisation, BERNARD et BOIJRDIN (2) au Sénégal trouvent de 61 à 78 p. 100 des sérums porteurs d’anticorps, PROVOST et collab. (10) au cours d’une enquête dans le nord Cameroun et l’ouest Tchadien signalent que 75 p. 100 des TABL. N”II-Répartition’ (pourcentage) des titres d’Fiill pour le virus IBR/IPV en fonction de l’âge 13 100 Hors d’âge 3,3 6,7 13,3 16,7 30,O 26,7 3,3 ‘30 8e et W colonnes verticales/Ze colonne horizontale, ajouter : 20.0 : dernière colonne verticale/lZe et 13e c’olonnes horizontales, ajouter : 2 et 1. - 18 - Retour au menusérums des sujets adultes sont positifs. Par contre au nord Nigeria d’après OKEKE (9), les chiffres tombent à 13,4 p, 100, au Kenya d’après GOSSLER et collab. (7) ils sont à 9,5 p. 100 et avoisinent les nôtres. - Pour le virus ADN03 et en nous limitant pour des raisons épidémiologiques évidentes aux Etats africains de l’ouest et du centre, seule une étude de EISA et AL AMIN (3) au Soudan montre la rareté (2,8 p. 100) des anticorps préci- pitants vis-à-vis de cet antigène. - Pour le RE03, le RSV et CHL-PS1 l’absence de données bibliographiques dispo- nibles supprime tout intérêt à la discussion. - Pour le virus IBR/IPV, il existe davantage d’informations épidémiologiques (14). Au Séné- gal 38 à 61 p. 100 des bovins ont des anticorps neutralisants (2), au Nigeria 60 p. 100 (17), au Tchad, 21 p. 100 (ll), en République Centrafri- caine 44 p. 100 (1 l), au Cameroun 28 p. 100 (11). Par ailleurs, la maladie pourrait aussi exister en Côte-d’Ivoire d’après les recherches (séroneutra- lisation) de NGUYEN BA-VY et PERREAU (8). - L’infection par le virus JBR/IPV paraît donc très répandue au Togo. Sans tenir compte de la sensibilité des méthodes utilisées, on peut dire que sa fréquence dépasse celle observée dans les autres pays ,de l’Afrique Occidentale et Cen- trale ; elle se rapproche de celles de certains pays africains de l’est (Tanzanie, 85 p. 100 de positifs en séroneutralisation (13)) ou du sud (Rhodésie, 90 p. 100 de positifs (15)). La pré- sence de titres élevés chez des animaux jeunes est en faveur d’une infection IBR, ceci n’exclut pas la possibilité de l’existence simultanée de la forme IPV, étant donné I’augmefitation des titres avec l’âge comme au. Nigeria par exem- ple (17). 4. CONCLUSIONS Au Togo, de tous les virus des maladies respi- ratoires des bovins, le plus actif, en sk basant sur les titres obtenus en HAP, est le virus de I’IBR- IPV, l’incidence des autres virus et ‘de Chlamy- dia psittaci au travers de l’échantillonnage inter- rogé semble mineure. SUMMARY Main respiratory virus and Chlamydiu psiitaci antibody survey by passive hemagglutination on bovine serum from Togo In Togo, the main bovine respiratory virus is the IBR/IPV virus, according to the passive hemagglutination method. The occurence of the other respiratory virus in this limited survey seem to be low. RESUMJXIV Evaluacik con una técnica de hemaglutinaci6n pasiva de las marcas serokgicas de 10s principales viruses respiratorios bovinos y de Chlumydiu psitt& en una muestra del ganado bovino del Togo De todos 10s viruses de las enfermedades respiratorias del ganado bovino el mas activa en el Togo es el virus IBR/IPV, referiendose a 10s resultados obte- nidos con la reaccion de hemaglutinacion pasiva. Al contrario, 10s otros viruses y  Chlomydio psittoci parecen poco impor- tantes en la muestra examinada. BIBLIOGRAPHIE l 1. AKAKPO (J. A.), CHANTAL (J.), BORNA- enquêie ’ sérologique. 9e Journées tiédiCales de Dakar, 15-20 janvier 1979. REL (P.). La brucellose bovine au Togo : première 2. BERNARD (G.), BOURDIN (P.). Etat immunitaire actuel, nature1 ou acquis du cheptel sénégalais vis-à- vis de la peste bovine, de la maladie des muqueuses, de la rhinotrachéite infectieuse et de la maladie respi- ratoire & virus parainfluenza III. Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop., 1971, 24 (2) : 183-189. 3. 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Mitteilung : Workommen von antiKorpen gegen Parainfluenza-3, IBR, BVD virus, Chlamydien und Coxiella burneti Berl. Münch. Tiertirztl. Wschr., 1973, 86 : 164-166. 13. 8. NGUYEN BA-VY, PERREAU (P.). Culture du virus de la rhinotrachéite infectieuse des bovins sur 14. les cellules testiculaires d’embryon de mouton. Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop., 1964, 17 (2) : 197-203. 9. OKEKE (E. N.). Une étude sur les maladies à carac- tère bovipestique au Nigeria : évidence préliminaire sérologique pour l’existence de diarrhée bovinevirale. 15. Bull. anim. HZth: ‘Prod. Afr., 1976, 24 (1) : 5-8. 10. PROVOST (A.), BGGEL (K.), BORREDON (C.), ,c. MAURICE ‘(Y?.). La maladie- des muqueuses- en Iv’ Afrique Centrale. Observations cliniques et épizoo- tiologiques. Rev. Elev. Méd. vét. Pays-trop., 1964, 20 (1) : 27-49. 11. PROVOST (A.), BORREDOIh (C.), FEREOL (C.). 17. Note sur la rhinotrachéite infectieuse bovine en Afrique Centrale. Isolement du virus ; enquête séro- f8g+is~9~ Rev.‘Elev. Méd. vét. Pays trop., 1964, 17 (2) : PROVOST (A.). BORREDON cc.), QUEVAL (R.), MAURICEIY:!. Enquête sur l’infection des bovidks par le virus parainfluenza-3 en Afrique Centrale. Application aÜ contrôle de la sérologie de la péri- pneumonie. Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop., 1967, 20 (1) : 51-59. RWEYEMAMU (M. M.). Probable occurence of infectious ‘bovine rhinotracheitis virus in Tanzania in wildlife and cattle. Nature, 1970, 225 : 738-739. STRAUB (0. C.). Vorkommen der durch IBR/IPV viren hervorgerufenen Krankheiten und mogliche differential diagnostische Probleme in den verschiede- nen Kontinenten und deren Landern. Dtsch. Tiertirztl. Wschr., 1978, 85 (3) : 84-90. SWANEPOEL (R.), CHRISTIE (G. J.). A survey of infectious bovine rhinotracheitis in rhodesian cattle. Rhod. vet. J., 1972, 3 (2) : 20-25. TAYLOR (W. P.), MOMOH (M.), OKEKE (A. N. C.), ABE GUNDE (A.): Antibodies to parainflu- enza-3 virus in cattle,’ sheep and goats from northern Nigeria. Vet. Rec. 1975, 97 : 183-184. ZWART (D.). 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Recherche par une technique d'hémagglutination passive des traces sérologiques des principaux virus respiratoires des bovins et de Chlamydia psittaci dans un échantillon de la population des bovidés du Togo

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