Imprégnation de la faune sauvage par les micropolluants :Causes et conséquences sur les individus et les populations

Abstract

L’exposition à de multiples polluants constitue l’une des pressions anthropiques qui menacent la biodiversité. Appréhender l’imprégnation de la faune sauvage et les dommages potentiels est un défi majeur en éotoxicologie, en raison de la complexité des processus qui gouvernent le devenir et les effets des polluants dans les organismes. Mes travaux de recherche visent, d’une part, à mieux caractériser les transferts de micropolluants (mercure, Polychlorobiphényles (PCBs), pesticides organochlorés, Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAPs), phtalates, insecticides pyréthrinoïdes), ainsi que leurs métabolites dans les réseaux trophiques marins polaires et dulçaquicoles tempérés, des proies aux prédateurs, mais aussi des hôtes aux parasites. Les voies d’exposition environnementale et les processus de métabolisation ont été explorés, ainsi que les effets de l’âge, de l’habitat, de l’écologie trophique et du parasitisme sur les niveaux de contamination des poissons. D’autre part, les effets des micropolluants et de leurs métabolites ont été évalués à différentes échelles biologiques. Au niveau physiologique, seuls quelques composés, malgré leurs niveaux relativement faibles, accélèrent le vieillissement des individus et perturbent la sécrétion d’hormones et l’expression de comportement reproducteur. En ce qui concerne les traits d’histoire de vie, l’utilisation de jeux de données à long-terme et de modèles de capture-marquage-recapture ont permis de montrer que les taux élevés de mercure, PCBs et pesticides organochlorés, en particulier l’oxychlordane et le mirex, peuvent compromettre les performances de reproduction à long terme des oiseaux marins en Arctique et en Antarctique, voire même diminuer les taux de survie des adultes. Ces résultats illustrent notamment de fortes disparités entre espèces phylogénétiquement proches et entre mâles et femelles. A l’échelle des populations, il a été possible de projeter des déclins démographiques avec une exposition croissante aux micropolluants. Dans un contexte de stress multiples, ces travaux soulignent que certaines perturbations environnementales amplifient ou au contraire, atténuent les effets des polluants, réitérant l’importance de conduire des études écotoxicologiques en milieux naturels

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    Last time updated on 13/03/2023