La présente étude vise à expliquer l'origine et la portée du débat sur l'enseignement des langues à l'école primaire. Elle s'articule en trois volets : la modélisation en termes de politiques publiques, la genèse institutionnelle et la mise en oeuvre, analysée de manière comparative dans quatre cantons (GE, BE, LU et TG). L'enseignement précoce de deux langues « étrangères » dont au moins une langue nationale (modèle 3e/5e) relève d'un compromis intercantonal, inscrit dans la
Stratégie des langues de la CDIP et régulièrement remis en question : pourquoi et avec quelles conséquences ? Au-delà des arguments pédagogiques, juridiques et identitaires (cohésion nationale), ce sont deux conceptions de l'État et du rôle de la famille qui s'opposent. Quelles pistes suivre pour débloquer la situation