Justice alimentaire et justice foncière à São Paulo: une agriculture urbaine de subsistance dans les marges

Abstract

International audienceBy relying on the case of São Paulo, this article seeks to develop a critical look at urban farming and its potential for contributing to food justice. While this activity constitutes a means of subsistence for urban communities, it is also underlain by principles relating to land ownership, which tend to divert attention from its primary role in food systems. There is an important need first to fight against land inequalities and bad housing in São Paulo, before considering urban farming as a lever for food justice. For this study, I made use of qualitative surveys carried out between 2018 and 2022 in São Paulo, during which I conducted 118 interviews with farmers, consumers, shopkeepers, associations and politico-administrative institutions. My results show at first a socio-economic dichotomy between well-off city dwellers who use community gardens and farmers who practise urban farming on the margins of the city. I maintain that the issue of food justice affects the latter and is filtered through a policy of institutional action and visibility. In conclusion, I argue that urban farming is a potential lever for food justice which is still highly constrained by inequalities and land speculation in São Paulo.S’appuyant sur le cas de São Paulo, cet article cherche à développer unregard critique sur l’agriculture urbaine en interrogeant son potentiel pourcontribuer à étendre la justice alimentaire. Si cette pratique constitue unevoie de subsistance pour les populations, elle est aussi une activitéaccaparée par des logiques foncières qui tendant à la détourner de son rôlepremier dans les systèmes alimentaires. J’insiste alors sur la nécessité delutter d’abord contre les inégalités foncières et le mal-logement à São Pauloavant d’envisager l’agriculture urbaine comme un levier de justicealimentaire. Pour cette étude, je mobilise des enquêtes qualitatives menéesentre 2018 et 2022 à São Paulo durant lesquelles j’ai réalisé 118 entretiensavec des agriculteurs, des consommateurs, des commerçants, desassociations et des institutions politico-administratives. Mes résultatsmontrent d’abord une dichotomie socio-économique entre les citadins aisésprésents dans les jardins communautaires et les agriculteurs qui pratiquentl’agriculture urbaine dans les marges. Je suggère alors que l’enjeu de lajustice alimentaire se pose en priorité pour cette deuxième catégoried’acteurs et qu’il passe par une politique d’action et de visibilitéinstitutionnelle. En conclusion, j’argue que l’agriculture urbaine est unlevier potentiel de justice alimentaire encore fortement contraint par lesinégalités et la spéculation foncières à São Paulo

    Similar works

    Full text

    thumbnail-image

    Available Versions

    Last time updated on 03/03/2023