<i>Lamellibrachia anaximandri</i> n. sp., un nouveau ver vestimentifère (Annelida) de Méditerranée, avec des remarques sur les vers frénulés du même habitat

Abstract

Une nouvelle espèce de vestimentifère lamellibrachiidé, Lamellibrachia anaximandri n. sp. a été trouvée en Méditerranée orientale à proximité de suintements froids riches en méthane et de sources de sulfures dissous dans les sédiments superficiels. Elle vit à une profondeur d’environ 1100 à 2100 m, sur certains volcans de boue de la chaîne d’Anaximandre au sud de la Turquie, sur la ride méditerranéenne au sud de la Crète, et dans l’estuaire profond du Nil. Elle a d’autre part été trouvée dans du papier putréfié à l’intérieur d’un bateau coulé, torpillé en 1915 et gisant par 2800 m de fond au sud-est de la Crète. Quelques pogonophores frenulés sont aussi présents au niveau des volcans de boue (dont une espèce de Siboglinum ressemblant à S. carpinei ainsi que des tubes d’autres genres non identifiés). Le nouveau Lamellibrachia est la première espèce de vestimentifère décrite de Méditerranée. Il diffère de L. luymesi de la population du Golfe du Mexique par le très faible développement des annulations de son tube et par un plus petit nombre de paires de lamelles branchiales de son panache branchial. Le séquençage des gènes COI et mt16S confirme la différence spécifique entre cette nouvelle espèce et L. luymesi, ainsi qu’une différence entre ces deux espèces et les quatre espèces de Lamellibrachia décrites de l’océan Pacifique. Les plus grands individus de L. anaximandri n. sp. sont peut-être très vieux, mais la présence de nombreux jeunes individus sur certains sites montre que les conditions actuelles sont favorables à son recrutement et à sa croissance initiale. Le développement du panache branchial dans une série de jeunes stades révèle que les gaines lamellaires enveloppantes, qui sont caractéristiques du genre Lamellibrachia, commencent à se former seulement après le déploiement de plusieurs paires de lamelles branchiales. L’examen du trophosome de l’adulte en microscopie électronique à transmission montre des bactéries Gram-négatives sans membranes internes empilées, indiquant que les symbiontes sont probablement sulfo-oxydants.A new species of lamellibrachiid vestimentiferan, Lamellibrachia anaximandri n. sp., has been found in the Eastern Mediterranean, close to cold seeps of fluid carrying dissolved methane and sources of sulfide in superficial sediments. It occurs at about 1100 to 2100 m depth, on some of the mud volcanoes on the Anaximander Mountains, south of Turkey, on the Mediterranean Ridge, south of Crete, and on the Nile deep-sea fan. In addition, it has been obtained from rotting paper inside a sunken ship, torpedoed in 1915 and lying at 2800 m depth, southeast of Crete. Some frenulate pogonophores also occur on the mud volcanoes (including a species of Siboglinum resembling S. carpinei and tubes of other unidentified genera). The new Lamellibrachia is the first vestimentiferan species to be described from the Mediterranean. It differs from L. luymesi taken from the Gulf of Mexico population in the very weak development of collars on its tube and in having a smaller number of pairs of branchial lamellae in the branchial plume. Sequencing of the COI and the mt16S genes confirms a difference at the species level between the new species and L. luymesi, and a difference between these two species and four described species of Lamellibrachia from the Pacific Ocean. The largest individuals of L. anaximandri n. sp. may be many years old, but there are numerous young individuals at some sites, showing that favourable conditions are available for settlement and early growth. The development of the branchial plume in a series of young stages reveals that the sheath lamellae, which are characteristic of the genus Lamellibrachia, begin to form only after the establishment of several pairs of branchial lamellae. Examination of the adult trophosome by transmission electron microscopy shows Gram-negative bacteria without internal stacked membranes, indicating that the symbionts are most probably sulfide oxidizing.</p

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