L’UE dispose de l’un des systèmes les plus stricts au monde en matière d’autorisation et de contrôle de l’utilisation des pesticides. Minimiser l’impact de ceux-ci sur la santé humaine et la nature est un objectif prioritaire des instances européennes. Le projet ARISTO a pour but de développer des outils et procédures pour évaluer la toxicité des pesticides sur les organismes du sol, dont les champignons mycorhiziens à arbuscules (CMA). Notre étude a pour but d’optimiser et standardiser un système de culture in vitro pour évaluer la toxicité d'une gamme de pesticides utilisés en production agricole. Dans un premier temps, la dynamique de germination des spores de Rhizophagus intraradices a été évaluée sur microplaques en présence de divers pesticides (6 fongicides, 6 insecticides, 7 herbicides) à concentrations croissantes (0.01, 0.1, 1, 10 et 20 fois la dose recommandée au champ). Dans un second temps, les spores non germées ont été prélevées et déposées sur milieu sans pesticides pour évaluer l’effet fongistatique ou fongitoxique de ces molécules. Nos résultats montrent que la plupart des fongicides, inhibiteurs de la croissance mycélienne, de la peroxydation des lipides et de la synthèse du glycérol, ont davantage d'effet sur la germination des spores que les autres pesticides. Des effets retards ont été observés pour le 3,5,6-Trichloro-2-pyridinol, Chlorpyrifos, Clethodim et Spiromesifen alors que le Fludioxonil et Flutolanil ont totalement inhibé la germination. Les Pyraclostrobin, Flutolanil et Fludioxonil ont montré un effet fongitoxique à toutes les concentrations alors qu’avec l’Iprodione, le Clethodim et le Chlorpyrifos cet effet n’a été observé qu’à concentration 10 et 20 fois celle appliquée au champ. Les Etridiazole et le Glyphosate ont un effet fongistatique. Cette étude, couplée à d’autres études, doit permettre aux instances européennes de juger de la pertinence du retrait ou de l’autorisation de mise sur le marché des produits phytosanitaires