Étude longitudinale de la mobilité quotidienne et de ses rapports avec les choix résidentiels : l'expérience d'un groupe d'aînés vieillissant en banlieue pavillonnaire

Abstract

Cette thèse s'intéresse à l'évolution de la mobilité des personnes âgées, objet de recherche qu'elle structure dans une perspective plus large de la transformation de l'expérience résidentielle de l'aîné. Supportée par un cadre conceptuel interdisciplinaire, une étude longitudinale (1999-2006) analyse les transformations des pratiques et des représentations socio-spatiales du territoire d'un groupe d'aînés (n=1 02). Âgées de 61 à 89 ans, ces personnes résident dans des banlieues pavillonnaires vieillissantes de l'agglomération de Québec au Canada. La mobilité de l'aîné est étudiée dans ses dimensions objectives, subjectives et temporelles. Un cadre opératoire structuré en quatre articles de recherche croise des méthodes qualitatives et quantitatives articulées avec des techniques d'analyse spatiales. Dans l'évolution des déplacements sur le territoire de ces personnes âgées aspirant à demeurer le plus longtemps possible en banlieue, l'âge ne se révèle pas être un déterminant de leur mobilité quotidienne. Différentes pratiques spatiales sont observées, lesquelles renvoient à des rapports distincts à l'automobile, à la ville et à vieillesse. Pendant que, globalement, ces banlieusards âgés ont su adapter leur mobilité à l'évolution de leurs quartiers, les individus aux modes de vie les moins mobiles ont adapté plus facilement et naturellement leurs pratiques spatiales que ceux davantage mobiles. Vieillir en banlieue et adapter sa mobilité jusqu'à l'épuisement des ressources dirigent l'aîné vers une transformation radicale de l'expérience de la ville. L'attachement au mode de vie banlieusard est au coeur d'un processus complexe d'adaptation, autant de transformations qui contribuent à l'émergence de nouvelles pratiques et représentations, mais aussi à la conservation d'un statut de personne autonome

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