Occupational agricultural and pesticide exposure and risk of prostate, breast and ovarian cancer in the AGRIculture and CANcer cohort

Abstract

Les cancers de la prostate et du sein sont des cancers très fréquents, le cancer de l’ovaire l’est beaucoup moins mais est plus létal. L’étiologie professionnelle de ces trois cancers reste peu connue. La littérature montre un lien entre le travail agricole et l’exposition aux pesticides et le cancer de la prostate, cependant, les familles chimiques et matières actives spécifiques restent encore peu explorées. Les cancers du sein et de l’ovaire sont beaucoup moins étudiés, cependant, des études épidémiologiques ont suggéré un lien entre le cancer du sein (organochlorés) et de l’ovaire (triazines) et l’utilisation de pesticides. AGRICAN est une des plus grandes études de cohorte sur la santé en milieu professionnel agricole, avec plus de 180 000 participants suivis depuis 2005. Le risque de cancer de la prostate (n=4 000) est apparu particulièrement élevé chez les éleveurs de bovins, ainsi que chez les cultivateurs de prairies, de tournesol et chez les arboriculteurs. Le risque de cancer de la prostate était également augmenté chez les agriculteurs exposés à l’aldrine, au chlordane ou à l’heptachlore pendant plus de 40 ans, et chez ceux présentant les scores d’exposition les plus élevés à l’aldrine, à l’HCH, à l’heptachlore et au dicofol. Le risque de cancer de l’ovaire (n=262) était plutôt diminué pour les femmes nées sur une exploitation élevant des porcs, et pour les cultivatrices de maïs, en revanche, le risque était augmenté pour les femmes, sans historique de prise de contraceptifs oraux, travaillant dans des élevages de cochons, et de volaille, effectuant le traitement des semences de pommes de terre ou travaillant en arboriculture. Il n’y avait pas d’association entre exposition directe aux triazines et cancer de l’ovaire, et une légère augmentation de risque pour l’exposition indirecte à l’atrazine ou la cyanazine. Pour le cancer du sein (n=1 800), les risques étaient différents selon le statut ménopausique des femmes. Chez les femmes avant ménopause, le risque était augmenté pour les éleveuses de bovin, de volaille et pour les viticultrices. Chez les femmes après ménopause, les risques étaient diminués chez les éleveuses de bovins, les cultivatrices de prairies, maïs, et blé, et les risques étaient augmentés chez les éleveuses de volaille, les viticultrices, les cultivatrices de betteraves, tournesol, légumes plein champs et serres. Nous n’avons pas trouvé d’association entre l’exposition directe ou indirecte pour les analyses préliminaires effectuées entre le cancer du sein et les insecticides pyréthrinoïdes. Globalement, ces résultats renforcent les preuves d’un lien entre l’exposition professionnelle agricole et aux pesticides et le risque de cancer de la prostate. Les résultats trouvés pour le cancer du sein et le cancer de l’ovaire montrent l’importance de poursuivre les recherches sur les femmes dans le domaine agricole. Sur la base de ces résultats, il apparaît primordial de poursuivre les recherches ainsi que les efforts de santé publique pour réduire l’exposition des agriculteurs et agricultrices aux pesticides et autres nuisances en milieu agricole.Prostate and breast cancer are very frequent cancers. Ovarian cancer is less frequent but more lethal. The professional etiology of these cancers is not well known. Scientific literature has shown an association between farming, exposure to pesticides and prostate cancer, however chemical families and specific active substances have not been extensively explored. Breast and ovarian cancer have been less studied, however epidemiological studies have suggested an association between breast cancer (organochlorine) and ovarian cancer (triazines) and use of pesticides. AGRICAN is one of the largest cohort study on health in the agricultural sector with more than 180,000 participants followed since 2005. The risk of prostate cancer (n=4,000) was particularly high for cattle farmers, as well as for meadow farmers, sunflower farmers and for fruit growers. There was also an increased risk of prostate cancer for famers exposed to aldrine, chlordane or heptachlore for more than 40 years, and for those who had the highest scores exposure for aldrine, HCH, heptachlore and dicofol. The risk of ovarian cancer (n=262) was lower for women born on a pig farm, as well as for corn farmers. However, there was an increased risk for women with no history of oral contraception use who worked on pig or poultry farms, who treated potato seeds and for fruit growers. There was no association between ovarian cancer and direct exposure to triazine, and an elevated risk of ovarian cancer for indirect exposure to atrazine or cyanazine. For breast cancer (n=1,800), the risk differed depending on menopause status. For pre-menopausal women, the risk was increased for cattle and poultry farmers, as well as for vine-growers. For post-menopausal women, the risk was decreased for cattle, meadow, corn and wheat farmers, and increased for poultry farmers, vine-growers, and beet and sunflower farmers as well as for vegetable growers (field and greenhouses). No association was found between direct or indirect exposure to pyrethrinoïdes insecticides and breast cancer in the preliminary analyses performed. Globally, these results provide data supporting the association between agricultural professional exposure and pesticides and prostate cancer. The results for breast and ovarian cancer highlight the need for further research on women in the agricultural sector. On the basis of these results, it seems essential to perform further research as well as development of public health programs to reduce pesticide exposure of farmers to pesticides and to other types of exposures in the agricultural sector

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