Comportements à risques et infractionnistes chez les automobilistes : relations entre valeurs, normes sociales et différences liées au sexe, au genre et à l'âge

Abstract

On the road, men and young drivers are more often involved in serious and fatal crashes than women and older drivers worldwide. Among the various factors considered, traffic offences constitute an explanatory variable for these gender and age differences, on which it would be possible to act. The literature suggests that risky and offending driving behaviours could be motivated by the search for a sense of belonging and social status, but also by the affirmation of values relating to competence, power, independence and masculinity, which support positive self-esteem, especially among men and young people. Indeed, these different values would be symbolically linked to risky and offending behaviours on the road, and theses links would be shaped by culture but also by socialisation, which can operate differently depending on the social affiliations of the individual. To our knowledge, few studies have proposed to directly test the mediating role of these different values in explaining gender and age differences that characterize risky and offending driving behaviours. Moreover, while several studies show that risky and offending behaviours among men and young drivers are regulated by social norms, to our knowledge no study has yet investigated the existence of such norms from the perspective of the sociocognitive approach to social norms, which makes it possible to consider the social value that individuals attribute to behaviour. In this sense, our work proposes (a) to explore the role of adherence to certain values (notably the dimensions of individualism-collectivism, Schwartz' personal values, masculinity-femininity) in the occurrence of risky and offending behaviours among drivers; (b) to test the mediating and/or moderating role of these values in gender and age differences in these behaviours; (c) to confirm the normativity of these behaviours among men (vs. women) and young (vs. older) drivers by identifying the dimensions of social value that underlie it; (d) explore and consider the multidimensionality of risky and offending driving behaviours as well as the possible context-dependent aspect of some of the previous relationships (considering the salience of the gender group, for example). A total of 6 studies were carried out. The main results indicate that (a) adherence to values oriented toward the pursuit of high social status is particularly associated with risky and offending driving behaviours; (b) these values partially mediate gender and age differences observed in risky and offending driving behaviours; (c) risky and offending behaviours related to speed are more socially valued among men (vs. women) and young (vs. older) drivers; (d) among men (vs. women), this last observation could be explained by the attribution of low social desirability to compliant and cautionary behaviours, while it could be explained by the attribution of a higher social status to risky and offending behaviours among young (vs. older) drivers; (e) several tools - such as those used to measure individualism-collectivism - have psychometric properties and share relationships with other constructs that call into question the validity of their theoretical models. The theoretical implications of these results are mainly discussed in terms of (a) the empirical relationships between the different models and constructs used; (b) their interest in understanding risky and offending behaviours more broadly. Applied perspectives for behavior change in the field of road safety are also discussed.Sur la route, les hommes et les jeunes conducteurs sont plus souvent impliqués dans les accidents graves et mortels que les femmes et les conducteurs plus âgés au niveau mondial. Parmi les différents facteurs envisagés, les infractions routières constituent une variable explicative de ces différences de sexe et d'âge, sur laquelle il serait possible d'agir. La littérature suggère que les comportements à risques et infractionnistes au volant pourraient être motivés par la recherche d'une appartenance et d'un statut social valorisants mais également par l'affirmation de valeurs relatives à la compétence, au pouvoir, à l'indépendance et à la masculinité, supports d'une estime de soi positive, et ce notamment chez les hommes et chez les jeunes. En effet, ces différentes valeurs feraient l’objet d’un lien symbolique avec les comportements à risques et infractionnistes sur la route, façonné par la culture mais également par la socialisation qui peut opérer différemment selon les appartenances sociales de l’individu. A notre connaissance, peu d’études ont proposé de tester directement le rôle médiateur que ces différentes valeurs peuvent avoir dans l’explication des différences de sexe et d’âge caractérisant les comportements à risques et infractionnistes. De plus, si plusieurs études montrent que les comportements à risques et infractionnistes chez les hommes et les jeunes conducteurs seraient régulés par des normes sociales, à notre connaissance aucune étude n’a encore investi l’existence de telles normes sous l’angle de l’approche sociocognitive des normes sociales, qui permet de considérer la valeur sociale que les individus attribuent aux comportements. En ce sens, nos travaux proposent (a) d’explorer le rôle de l'adhésion à certaines valeurs (notamment les dimensions de l'individualisme-collectivisme, les valeurs personnelles de Schwartz, la masculinité-féminité) dans la survenue des comportements à risques et infractionnistes chez les automobilistes ; (b) de tester le rôle médiateur et/ou modérateur de ces valeurs dans les différences liées au sexe et à l'âge dans ces comportements ; (c) de vérifier la normativité de ces comportements auprès des conducteurs hommes (vs. femmes) et des jeunes conducteurs (vs. conducteurs plus âgés) en identifiant les dimensions de la valeur sociale qui la sous-tendent ; (d) d’explorer et de considérer la multidimensionnalité des comportements à risques et infractionnistes ainsi que l'aspect contexte-dépendant ou non de certaines des relations précédentes (en considérant la saillance du groupe de sexe par exemple). Au total 6 études ont été réalisées. Les principaux résultats indiquent que (a) l'adhésion à des valeurs centrées sur la recherche d’un haut statut social est particulièrement associée aux comportements à risques et infractionnistes ; (b) ces valeurs médiatiseraient en partie les différences de sexe et d’âge observées sur les comportements à risques et infractionnistes ; (c) les comportements à risques et infractionnistes relatifs à la vitesse font l'objet d'une plus grande valorisation sociale chez les hommes (vs. les femmes) et chez les jeunes conducteurs (vs. conducteurs plus âgés) ; (d) chez les hommes (vs. les femmes), ce dernier constat serait notamment sous-tendu par l’attribution d’une faible désirabilité sociale aux comportements de respect des règles et de prudence tandis qu’il serait sous-tendu chez les jeunes conducteurs (vs. conducteurs plus âgés) par l’attribution d’un plus haut statut social aux comportements à risques et infractionnistes ; (e) plusieurs outils – comme ceux utilisés pour mesurer l’individualisme-collectivisme – présentent des propriétés psychométriques ainsi que des relations avec d’autres construits invitant à questionner la validité des modèles théoriques qui les sous-tendent. Les implications théoriques de ses résultats sont notamment discutées sur le plan (a) des relations empiriques entre les différents modèles et construits mobilisés ; (b) de leur intérêt dans la compréhension des comportements à risques et infractionnistes plus largement. Les perspectives pour l’application dans le champ de la sécurité routière sont également discutées sous l'angle du changement de comportements

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