Améliorer l'accès à l'innovation par la pénétration des biosimilaires : exemple du trastuzumab

Abstract

Face à l’arrivée d’innovations thérapeutiques de plus en plus coûteuses la promotion des biosimilaires est devenue un enjeu de santé publique. Cette stratégie a pour but d’améliorer l’accès à un traitement déjà existant tout en limitant les dépenses de santé, et ainsi libérer des ressources pour financer les nouvelles innovations. Dans ce travail, nous nous sommes intéressés au trastuzumab. L’état des lieux national de son utilisation a révélé que la pénétration du trastuzumab biosimilaire était encourageante (36%) et associée à une diminution significative des dépenses liées au trastuzumab (16%) malgré une consommation en hausse (21%). Nous avons pu également identifier un frein à la progression des biosimilaires du trastuzumab. En effet, l’Herceptin SC est utilisé de façon non pertinente en association avec d’autres chimiothérapies IV (26%). Face à ces constats, une étude médico-économique a été réalisée afin de déterminer la stratégie optimale à adopter afin de favoriser la pénétration des biosimilaires tout en limitant l’impact sur l’organisation des HDJ. Une première simulation a permis de mesurer les conséquences du remplacement de l’Herceptin SC utilisé en polychimiothérapie par un biosimilaire. Les économies générées ont été évaluées à 874€/patient/an associées à augmentation du temps de séjour en HDJ de 10 minutes/patient/an. Dans une seconde simulation, nous avons associé à la première simulation le remplacement en monothérapie du trastuzumab IV par de l’Herceptin SC. Cela a permis de générer une économie de 704€/patient/an associée à une diminution du temps de séjour en HDJ de 78 minutes/patient/an. Ces études ont mis en évidence le cout-efficacité de la valorisation des biosimilaires dans les établissements de santé. D’autres pistes telles que l’administration de l’Herceptin SC en HAD ou les auto-administrations pourraient être explorées