The essay analyses the events relating to the construction of the psychiatric unit of the new
city public hospital of Cagliari, in Sardinia, through the cross-examination of sources. The
application of Savoy laws in Sardinia appears to be ephemeral for what concerns mental
health. If, on the one hand, the law makes it compulsory for criminals to undergo a psychiatric
assessment as well as for furious maniacs to be admitted to hospital, the care centers available
in the island are, on the other hand, in such a state that the persons hospitalized for psychiatric
illnesses run the risk of seeing their condition worsen rather than improve, leaving aside the
fact that admission is often denied to them tout court. In 1854, when a patient, already wellknown
to the Public Prosecutor’s Office and to the courthouse, escapes twice from the care
center, the Home Office and public opinion became aware for the first time of the conditions in
which psychiatric patients live in Sardinia. The result of such new consciousness is a process
of reforms aimed at modifying the project for the new hospital, which dates back to 1844,
and the institution of a special unit destined to become a psychiatric ward and which will be
inaugurated as late as in 1859.Fruit d’une réflexion menée sur la base d’une analyse croisée de plusieurs fonds d’archives, le
présent essai fait état des événements qui durant la première moitié du XIXe siècle présidèrent
à la création d’un service spécifiquement destiné aux aliénés au sein des structures du
Archives judiciaires et archives de la folie. Ou comment un repris de justice, en s’enfuy (...)
nouvel hôpital civil construit à Cagliari, dans l’île de Sardaigne, finalement inauguré en 1859
au terme d’un cheminement administratif particulièrement tortueux. Longuement attendue,
cette innovation importante rend effective l’application sur le territoire insulaire des lois en
vigueur dans le reste du royaume de Piémont, une mesure restée largement inopérante dans
le domaine de la santé mentale, particulièrement délaissé par les autorités locales. Alors
que les dispositions officielles prônent l’expertise psychiatrique des criminels et le suivi
des maniaques furieux, la déliquescence des structures insulaires ne permet pas l’accueil de
tous les aliénés, qui se voient par ailleurs réservés des traitements déjà considérés comme
anachroniques. En 1854, la fuite d’un patient révèle à l’opinion publique les conditions
lamentables dans lesquelles les malades psychiatriques sont pris en charge en Sardaigne. Ce
fait divers très local va contraindre les autorités à réagir au plus haut niveau, déterminant ainsi
non seulement la modification du projet de construction du nouvel hôpital, mais bien une
remise en question profonde de la gestion des aliénés dans toute l’île