The German Empire and the spectre of encirclement : diffusion, circulation and evolution of a notion in public sphere (1906-1914)

Abstract

L’histoire culturelle de la Grande Guerre a pointé l’existence d’une phobie collective qui se serait développée en Allemagne au plus tard en 1906 et aurait conduit les Allemands à penser en 1914 qu’ils entraient dans une guerre de défense contre un « monde d’ennemis ». À partir de l’étude des discours produits et diffusés dans l’espace public et de leur circulation entre différents milieux de la société wilhelmienne, cette thèse se propose d’étudier dans quelle mesure et pour quelles raisons la notion d’encerclement prit corps dans les consciences collectives avant 1914. Il en ressort un constat ambivalent. D’un côté, il n’y eut jamais d’unanimité sur la réalité du danger, ni sur les solutions à apporter. De l’autre, cette notion se manifesta parfois de manière obsessionnelle et fut toujours présente au moins en toile de fond. Elle traduisait l’idée d’une malveillance de la part des autres puissances et était le miroir inversé des impératifs créés par l’idéologie de la puissance nationale. Si elle fut portée surtout par les groupes de droite, elle s’exprima au moins sous forme de traces dans de nombreux milieux de la société, y compris ceux qui étaient attachés à la paix. La porosité de cette notion ainsi que les luttes d’intérêt et de pouvoir incessantes qui se jouaient dans l’espace public furent des agents actifs de sa circulation. Le discours de victimisation qui lui était consubstantiel prépara largement l’idée d’une guerre de défense. Toutefois, ce ne fut qu’avec le déclenchement du conflit en 1914 que ses nombreuses composantes purent s’agréger pour former une grille d’interprétation univoque. Jusqu’alors, elle s’était toujours vu opposer de multiples contrepoids.The cultural history of the Great War revealed the existence of a collective phobia which would have developed in Germany by 1906 and would have led the Germans to think in 1914 that they were entering a defensive war against a “world of enemies”. Through the analysis of discourses delivered in the public sphere and the way they circulated among different circles of the Wilhelminian society, the aim of this thesis is to study to which extent the notion of encirclement took shape in collective consciousness before 1914 and the reasons behind it. The study leads to ambivalent results. On the one hand, neither the danger was unanimously considered to be real, nor was there an agreement as to the solutions to avoid it. On the other hand, this notion loomed constantly in the background and sometimes flared up to become an obsession. It reflected the idea of other powers being malevolent, and was understood as an obstacle to the essentials of the ideology of national power. While it was widespread mainly among right-wing groups, its traces were also present in many social circles, including those who favoured peace. The idea circulated widely due to it its highly adaptable nature and to the continual struggles over interests and power in the public sphere. Its consubstantial discourse of victimization largely prepared the idea of a war of defence. However, it was not until the outbreak of the conflict in 1914 that its many components added up to form a unambiguous interpretation grid. Until then, it had always faced multiple countervailing readings

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    Last time updated on 30/06/2022