Des protectorats aux États-nations : tradition et modernité architecturales et urbaines en Tunisie et au Maroc, ou la systématisation d'un vocabulaire à des fins politiques

Abstract

Au Maghreb, dans le domaine de l'architecture et de l'urbanisme, les concepts de tradition et de modernité construits à l'époque des Protectorat sont repris après les indépendances, y compris dans une sphère officielle, par les Pères de la libération et leurs successeurs : en particulier Habib Bourguiba en Tunisie et Hassan II au Maroc. Ils utilisent la même terminologie que ceux qu'ils ont combattus, certes dans un objectif bien différent mais toujours infiniment politique et symbolique, pour mettre en valeur les États " modernes " que ces hommes envisagent de construire et les idées de progrès qu'ils prétendent porter. Toutefois, cet usage, après 1956, est-il une scorie du passé, une sorte d'atavisme, un héritage quasi intériorisé ? Les formes architecturales et urbaines que portent leurs discours sont-elles assimilables à une certaine forme de permanence avec la période coloniale ? Notre analyse s'appuie sur l'étude des projets de percées des villes anciennes et des grands projets architecturaux officiels considérant que de tels aménagements monumentaux constituent, en même temps qu'une réponse pragmatique à un problème donné, un objet et un support de discours

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