Le transfert intra-maghrébin d’une politique patrimoniale en contexte colonial : le baron d’Erlanger, Sidi Bou Saïd et la préservation de l’architecture dite « arabe » en Tunisie (1910-1932)

Abstract

International audienceCe texte (qui est le draft d'un article publié) s’intéresse à la patrimonialisation de l’architecture dite arabe en Tunisie, plus précisément celle du village de Sidi Bou Saïd, mené, au cours du premier XXe siècle, par un esthète anglais d’origine allemande : le baron Rodolphe d’Erlanger. Le choix d’aborder une politique patrimoniale en situation coloniale en étudiant la patrimonialisation d’un si petit village est loin d’être anecdotique. Il s’avère en effet que la patrimonialisation de Sidi Bou Saïd, ce lieu saint situé dans la banlieue nord de Tunis qui fut choisi dès le XVIIIe siècle par la bourgeoisie locale comme lieu de villégiature, marque une étape importante de l’histoire du patrimoine tunisien, et cela à plus d’un titre. D’abord, parce qu’elle a été initiée comme une expérience pilote, pensée comme les prémices d’une politique à plus grande échelle, et que la promulgation du décret de protection de Sidi Bou Saïd inaugure un nouveau cycle de conservation, en intégrant les espaces urbains anciens au patrimoine tunisien. Ensuite, parce que cette patrimonialisation révèle un jeu d’acteurs complexe ; elle est le fruit d’une initiative privée, relayée par un vaste réseau d’influence, en Tunisie et en France, avant d’être institutionnalisée. Enfin, parce qu’elle permet de mettre au jour des connexions fortes entre les pays du Maghreb (en l’occurrence, ici, entre la Tunisie et le Maroc), des circulations, ou ce que nous préférons appeler une pollinisation des idées

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