Le courant spectral français, Autour de la musique de Gérard Grisey et de Tristan Murail

Abstract

Ce texte est la version originale en français et inédite de l'article d'Anne Sèdes. Grisey, Murail und die Spectralismus. Musik und ästhetik, Klett-Cotta, 2002. ⟨hal-01656300⟩. Il a été mis en ligne sur le site du CICM en 2006. http://cicm.mshparisnord.org/download/Le_courant_spectral.pdfLa musique spectrale définit en France un des principaux courants de la création musicale contemporaine, depuis le milieu des années soixante-dix, spécialement illustré par les productions de Tristan Murail et de Gérard Grisey. Afin de cerner sa spécificité, nous avons choisi d'étudier la notion scientifique et musicale de spectre, situant ce courant dans une démarche plus générale de modélisation du musical s'inspirant de méthodes scientifiques d'analyse et de resynthèse du sonore. La notion musicale de spectre a été tirée du concept scientifique du même nom, relatif à l'analyse du contenu fréquentiel d'un son. Concernant le signal, Curtis Roads propose une définition générale du spectre comme étant la mesure de distribution de l'énergie du signal en fonction de sa fréquence, spécifiant que le résultat de toute analyse spectrale, sauf tests particuliers, est une approximation du spectre réel, et qu'il serait plus juste de parler d'estimation spectrale, plutôt que d'analyse spectrale. Si Isaac Newton (1642-1727) fut au dix-huitième siècle le premier à utiliser le terme de spectre pour décrire la fréquence des bandes des couleurs à travers un prisme de verre, c'est Joseph Fourier (1768-1830) qui, en exposant les lois mathématiques de sa "Théorie analytique de la chaleur" formulera les équations qui jusqu'à nos jours contribuent à analyser le contenu fréquentiel du son. Usant de séries trigonométriques pour exprimer la propagation de la chaleur dans un solide rectangulaire infini, Fourier note que son expression analytique finie se décompose en une série de mouvements simples, et tire de son analyse des théorèmes qui résolvent les questions qui se sont élevées sur l'analyse de Daniel Bernoulli dans le problème des cordes vibrantes. Il apporte ainsi les premiers éléments de modélisation du son, permettant de réduire le contenu d'une onde sonore en une série de sinusoïdes, sinus et cosinus, fusionnant par addition, la relation de rapport entie

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