Mieux coupler cultures et élevage dans les exploitations d’herbivores conventionnelles et biologiques : une voie d’amélioration de leur durabilité ?

Abstract

Les Systèmes de PolyCulture Elevage (SPCE), qu'ils soient conventionnels ou en agriculture biologique, ont des atouts théoriques pour faciliter la gestion durable des agroécosystèmes par l'agriculture et ainsi réduire les externalités négatives. Dans la pratique, il y a une large diversité de façons de pratiquer la polyculture-élevage. L'objectif de cette étude est de caractériser le couplage entre cultures et élevage dans les exploitations - c'est-à-dire, l'intensité des échanges entre ateliers animaux et ateliers cultures - et de tester ce critère vis-à-vis des performances économiques et environnementales des exploitations. Pour caractériser le couplage, nous avons utilisé 10 critères issus de la bibliographie et adaptés aux données disponibles des trois bases mobilisées (Réseau CIVAM, INOSYS et INRA), réalisé une ACP sur 1 190 fermes (détenant des ruminants), puis caractérisé les axes les plus significatifs en rapport avec le couplage entre cultures et élevage. La position des fermes sur ces axes nous a servi à calculer un score de couplage pour chacune d'elle. Les fermes ont alors été réparties au sein de trois classes (peu, moyennement et fortement couplées). Les performances des fermes en fonction du niveau de couplage ont été évaluées au moyen de 3 critères économiques et de 4 critères environnementaux. Nous obtenons 357 fermes peu couplées (score < -2,76), 476 fermes moyennement couplées (score entre -2,76 et +2,14) et 357 fermes fortement couplées (score >2,14). Les fermes en agriculture biologique sont en moyenne plus fortement couplées que les fermes conventionnelles. Les exploitations avec un niveau de couplage élevé ont de meilleures performances environnementales que celles ayant un niveau de couplage plus faible, quelle que soit la filière animale. Les performances économiques sont plus nuancées. Les charges opérationnelles sont diminuées avec un couplage croissant, et l'efficacité économique est améliorée. Le résultat courant par unité de main d'œuvre exploitant reste stable quel que soit le niveau de couplage. Les systèmes biologiques ont été comparés aux systèmes conventionnels à couplage équivalent. Ils ont des performances environnementales et économiques supérieures indiquant que les effets du couplage et du passage en agriculture biologique sont additifs. Le couplage, encouragé par le cahier des charges AB, semble impliquer des mécanismes améliorant la durabilité des exploitations d'herbivores

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