Nous présenterons une analyse de messages à la frontière entre opinion et discours de haine, basée sur un corpus de tweets de personnalités politiques belges francophones. Les tweets ont été collectés au cours de la campagne électorale de mai 2019 et durant les mois qui ont précédé cette campagne. Nous sélectionnons quatre personnalités importantes par parti. Nous montrerons que les messages du corpus analysé contiennent très peu de stratégies incitant ouvertement à la haine mais que certains messages se situent à la frontière entre opinion et discours de haine. Ceux-ci peuvent inclure des représentations polarisantes ou stéréotypées de certaines communautés, basées sur des critères liés à l’ethnicité, la religion ou l’orientation sexuelle. Nous analyserons les stratégies linguistiques utilisées pour construire ces représentations polarisantes, comme la déixis, la généralisation, le langage métaphorique, et la construction de l’agentivité et de l’intentionnalité. En outre, nous montrerons comment la combinaison de ces stratégies peut contribuer à la création d’un discours qui représente certaines communautés comme une menace. En dernier lieu, nous comparerons les résultats de cette analyse avec les productions des mêmes personnalités politiques sur Facebook