Représentation mentale de la magnitude des fractions chez des enfants de 10 et 12 ans

Abstract

Cette étude teste la représentation mentale de la magnitude des fractions qui est activée lors de la comparaison de fractions avec composants communs (e.g., 2/3 _ 2/5 ; 3/7 _ 5/7) chez des enfants de 10 et 12 ans. Plus spécifiquement, nous avons testé si les enfants qui comparent correctement ces fractions accèdent à la magnitude de la fraction ou s’ils comparent uniquement les composants (e.g., 3 et 5 pour 2/3 _ 2/5). Les temps de réponse sont prédits par la distance entre les fractions, ce qui suggère un accès à leur magnitude. Les enfants comparent plus lentement les fractions de numérateur commun (e.g., 2/3 _ 2/5) que les fractions de dénominateur commun (3/7 _ 5/7). Cet effet indique une interférence des dénominateurs. En effet, la magnitude relative des dénominateurs est incongruente avec la magnitude relative des fractions puisque la plus grande fraction est composée du plus petit dénominateur. Enfin, un paradigme de priming a été utilisé afin de tester si le traitement des dénominateurs est inhibé lors de la comparaison des fractions. La comparaison de nombres naturels était amorcée par la comparaison de fractions. Un effet d’amorçage négatif a été observé pour les nombres naturels précédés de fractions de numérateur commun, confirmant une inhibition de la comparaison des dénominateurs lors du traitement des fractions. En conclusion, les enfants qui comparent correctement les fractions de composants communs accèdent à la magnitude de la fraction entière, mais restent sensibles à l’interférence des dénominateurs. Cette étude souligne qu’au-delà de l’interférence conceptuelle des nombres naturels avec l’apprentissage des fractions (appelée le biais des nombres naturels par Ni & Zhou, 2005), les enfants doivent aussi gérer l’interférence des dénominateurs lors du traitement des fractions (effet de type Stroop)

    Similar works

    Full text

    thumbnail-image

    Available Versions