Les plaies canaliculaires sont l’apanage du sujet jeune, de sexe masculin compliquant souvent les plaies palpébrales. Il s’agit d’une étude rétrospective de 72 patients, colligés au service d’ophtalmologie « B » entre 2009 et 2012. L’âge moyen de nos malades est de 28 ans, avec des extrêmes allant de 5 ans et 52 ans. Les hommes sont plus atteints que les femmes (46 hommes pour 26 femmes).Un examen ophtalmologique complet pour tous nos malades à l’admission, à la recherche d’autres lésions associées a été réalisé, couplé au bilan radiologique standard de la face. Le canalicule inférieur est atteint dans 62% des cas, les segments externe et moyen sont atteints dans 72% des cas. D’autres lésions ont été notées : 4 arrachements de paupières inférieures, 2 plaies de conjonctive et 2 plaies de cornée.Les étiologies sont multiples, dominées par les rixes 32 cas (44%), suivie par les AVP 26 cas (36%) et divers dans 14 cas (19 %). Le traitement a été à base d’antibiotique (antistaphylococcique), une vaccination selon le statut vaccinal du patient, et chirurgical. Le cathétérisme rétrograde est pratiqué dans 42 cas, les sutures termino-terminales dans 22 cas, les intubations bicanaliculo-nasales dans 4 cas et la mise en place d’une sonde avec sutures termino-terminales dans 4 cas.Après un recul de 18 mois en moyenne, les résultats sont satisfaisants dans plus de 58 % des cas (pas de larmoiement), larmoiement occasionnel dans 6 cas soit 8% et permanent dans 6 cas soit 8% et 18 cas perdus de vue soit 25%. Nous insistons à travers cette étude sur l’intérêt de prendre en charge précocement les plaies canaliculaires, avec une préférence pour les sutures termino-terminales quand l’état de la plaie le permet, afin d’éviter les sténoses post-opératoires