La construction nationale, un des défis majeurs de la plupart des leaders politiques des pays africains de la période pré et postindépendance, n’a pas été tâche facile aussi bien dans les faits que d’un point de vue symbolique. En effet, le tout premier défi a été de se forger une identité singulière correspondant aux aspirations de leur peuple. Mais, au lendemain des indépendances, ce projet se heurte à d’énormes difficultés pour se concrétiser. Par ailleurs, le vocable nation en dépit de son emploi récent en référence à l’étude philologique de Marcel Mauss (Mauss, 2013), révèle sans doute chez les hommes politiques africains de la période postcoloniale leur commune volonté de s’engager dans une voie d’unification de leurs peuples au-delà de leurs spécificités et de leur diversité culturelle. Mais, d’un point de vue symbolique, spécifique aux hommes politiques de l’Afrique occidentale française, ce concept de nation ne correspond pas à la réalité africaine, car il incarne tout un imaginaire qui dépasse parfois le cadre national stricto-sensu. Ainsi, revenir sur les enjeux de construction nationale tant matériels qu’imaginaires, auxquels le parti socialiste a fait face durant la période coloniale et postcoloniale, telle est donc la visée de ce travail de thèse. À travers une analyse textométrique du discours politique de deux illustres orateurs et principaux leaders du Parti socialiste sénégalais : L. S. Senghor et Abdou Diouf, cette thèse cherche à traquer les traces de cette identité africaine imprégnée d’identités étrangères. D’où un héritage culturel qui semble sceller le destin des peuples de l’Afrique de l’Ouest en général et du Sénégal en particulier. Cette thèse reste donc un moyen pour nous de questionner la survivance de la tradition africaine dans le discours politique sénégalais, plus particulièrement du Parti socialiste, artisan de l’indépendance et dont l’histoire coïncide avec celle du Sénégal à maints égards.Nation-building, one of the major challenges for most political leaders in African countries in the pre- and post-independence period, has not been an easy task, both in practice and symbolically. Indeed, the very first challenge was to forge a unique identity corresponding to the aspirations of their people. But, after independence, this project faces enormous difficulties to materialize.Moreover, the word nation, despite its recent use in reference to the philological study by Marcel Mauss (Mauss, 2013), undoubtedly reveals among African politicians of the postcolonial period their common desire to embark on a path unification of their peoples beyond their specificities and their cultural diversity. But, from a symbolic point of view, specific to the politicians of French West Africa, this concept of nation does not correspond to the African reality, because it embodies a whole imaginary which sometimes goes beyond the national framework stricto-sensu. Returning to the issues of national construction, both material and imaginary, which the Socialist Party faced during the colonial and postcolonial period, is therefore the aim of this research.Through a textometric analysis of the political discourse of two illustrious speakers and main leaders of the Senegalese Socialist Party: L. S. Senghor and Abdou Diouf, this thesis seeks to track down traces of this African identity steeped in foreign identities. Hence a cultural heritage that seems to seal the fate of the peoples of West Africa in general and Senegal in particular. This thesis therefore remains a means for us to question the survival of the African tradition in Senegalese political discourse, more particularly of the Socialist Party, craftsman of independence and whose history coincides with that of Senegal in many respects