De l'obéissance calvinienne à la résistance monarchomaque : apologie de la violence politique dans les textes justificatifs des insurgés calvinistes de 1559 à 1581

Abstract

Tableau d’honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2009-2010À la mort d'Henri II, en 1559, les sujets protestants de France se sont trouvés sous l'autorité hésitante de rois en bas âge, entourés de conseillers influents à la légitimité contestable. Aux injonctions ambivalentes d'obéissance politique de Calvin, les apologues du prince de Condé, à la tête du mouvement réformé français, ont alors substitué une rhétorique de ferme allégeance aux coutumes constitutionnelles du royaume et au jeune roi. Interdite par Calvin, la violence politique des réformés était soudainement placée sous le signe de l'honneur nobiliaire. Or, à partir de la seconde guerre (1567-1568) la justification de la violence des réformés prendra aussi appui sur une conception contractualiste de l'État monarchique qui appelait au rétablissement des institutions intermédiaires dans leurs anciennes fonctions limitatives du pouvoir royal. Malgré une certaine parenté conceptuelle, cette évolution ne peut cependant être parfaitement assimilée à la théorisation dite «monarchomaque» de la résistance au roi devenu tyran, parvenue à maturité après le massacre de la Saint-Barthélémy (1572)

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