Certains résultats récents de recherche suggèrent que les atteintes musculosquelettiques s’accompagnent de changements centraux qui pourraient contribuer à la chronicité des déficits. Dans cette thèse, la cartographie cérébrale par stimulation magnétique transcrânienne a été utilisée pour évaluer la présence de changements corticospinaux associés à un changement d’utilisation d’un membre, en contexte expérimental et en présence d’une lésion musculosquelettique réelle. Les résultats obtenus appuient l’existence d’une plasticité cérébrale motrice accompagnant une réduction de l’usage d’un membre. Spécifiquement, les résultats démontrent une diminution de l’excitabilité cortico-spinale dans l’hémisphère contrôlant le membre affecté et dont l’utilisation est réduite. Ce changement d’excitabilité chez les patients a été trouvé associé à la durée de la douleur, suggérant que la chronicité est un facteur d’impact au niveau corticospinal. En plus de ces observations importantes sur le plan clinique, les résultats de cette thèse ont permis certaines avancées sur le plan méthodologique. Ceux-ci démontrent que les cartes corticales de la représentation d’un muscle sont similaires, que celles-ci soient obtenues avec le muscle en actif ou avec le muscle au repos. De plus, la majorité des mesures issues de la stimulation magnétique présente une bonne fidélité test-retest à court- et long-terme. Par ailleurs, bien que la musculature proximale du membre supérieur soit importante du point de vue clinique, celle-ci a fait l’objet de très peu d’études au plan neurophysiologique. Dans cette thèse, cette représentation a été décrite chez des sujets sains aussi bien que chez des patients. Ces données constituent donc une référence importante pour des études subséquentes portant sur des problématiques spécifiques impliquant cette musculature. En somme, la présence d’altérations au sein des représentations centrales du mouvement, en lien avec une diminution d’utilisation d’un membre, suggère qu’une intervention visant les représentations centrales du mouvement, et non uniquement les structures périphériques, pourrait être utile en réadaptatio