La réhabilitation du quartier Ourasnia à Ben Gardane (gouvernorat de Médenine, Tunisie du Sud-Est) : acteurs, enjeux et effets territoriaux d’un conflit urbain
A serious conflict broke out in Ben Gardane, a small town near the Libyan Frontier, when the redevelopment plan of one of the popular areas situated at the outskirts of the town, El Ourasnia, was implemented; a project initiated within the framework of the programme pertaining to the promotion of popular areas of bigger cities intended as an “urban” project whose main end was to thwart the growth of radical Islamist trends (the jihadist Salafist) in poor popular areas of Tunisian towns by trying to bridle their incursion among young people. This conflict occasioned violent protestation and civil disobedience reactions of the inhabitants of the area who considered that the mayor had used the project to serve his personal interests. The decision making process constituted for this project was characterized inter alia by the complete exclusion of the population both in decision-making and implementation. The clash had such a dimension that the arbitration of local authorities was necessary (the ones quartered on the governorate) in order to boost negotiations and to reach a compromise liable to realize a balance between the different protagonists and to respond, at least partly, to the requirements of the population.Un sérieux conflit urbain est apparu à la ville de Ben Gardane à l’occasion de la mise en œuvre du projet de réhabilitation d’un des quartiers populaires situés en périphérie de la ville, celui d’El Ourasnia ; un projet initié dans le cadre du programme de promotion des quartiers populaires des grandes villes lequel apparaissait comme un projet « urbain », alors qu’en réalité il n’a été conçu qu’à fin de contrecarrer la montée des courants islamistes radicaux (les salafistes djihadistes) dans les quartiers populaires pauvres des villes Tunisiennes et notamment dans le milieu des jeunes. Ce conflit a entrainé de violentes réactions de protestations et de désobéissance civile qui reflétait la divergence des intérêts entre les habitants d’un quartier et le président d’une commune. Le système d’acteurs constitué à l’occasion de ce projet a exclu la population locale qui n’a été associée à aucune étape du processus de décision ou de celui de réalisation. L’arbitrage puis la régulation faite par le pouvoir régional a permis la négociation d’un compromis établissant un équilibre entre les différents acteurs et répondant ainsi aux exigences de la population