La mémoire des héros ordinaires : le fantassin Bès (1914-1918)

Abstract

Le Journal de route de Victorin Bès (1914-1918), suivi en 1919 d’une « Lettre à mes amis morts » empreinte d’une intense solennité, permet de suivre, dans la diversité des tons adoptés, des émotions subies, dans l’étonnement devant l’absurde, sa participation, après un acquiescement difficile, à une guerre dont il condamnera l’extension. S’y alignent, dans une continuité rarement interrompue, les notes, croquis et réflexions d’un adolescent né au faubourg ouvrier dit « de Venise », à Castres, habité par la famille Petit-Bès depuis la fin du XIXe siècle. Celui qui, si modestement, reconnaît les lacunes (relatives) de sa culture de « pauvre petit primaire » exprime d’une plume alerte et précise, régulière sauf dans l’intensité des chocs et des émotions (contrôlés autant qu’il se peut), les découvertes, les déchirements, les aspirations, les révoltés, les consentements d’un fantassin, dans les années les plus longues d’une vie qui devait s’interrompre brutalement, à Montpellier, le 7 décembre 1961.Gély Suzanne. La mémoire des héros ordinaires : le fantassin Bès (1914-1918). In: Entre mémoire et histoire : écriture ordinaire et émergence de l’individu. Actes du 134e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, « Célèbres ou obscurs : hommes et femmes dans leurs territoires et leur histoire », Bordeaux, 2009. Paris : Editions du CTHS, 2010. pp. 251-258. (Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, 134-3

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