Les interactions scientifiques-gestionnaires dans le domaine de l’écologie aquatique : exemple de la mise en e½uvre de la DCE

Abstract

International audienceDirective donnant un cadre à la politique de l’eau à l’échelle européenne, la DCE a fixé des objectifs ambitieux pour la préservation et la restauration de l’état des eaux superficielles et souterraines. Elle a pour objectif l’atteinte en 2015 du « bon état » de l’ensemble des masses d’eau, pour la métropole comme pour les départements d’outre-mer. La DCE impose aux États membres des exigences radicalement nouvelles en termes de prise en compte des différents compartiments biologiques et de fiabilité à atteindre dans l’évaluation de l’état écologique. L’annexe V de la directive demande en particulier aux États membres de mettre au point, pour chaque catégorie de masses d’eau superficielles (cours d’eau, plans d’eau, estuaires et lagunes, eaux côtières), un outil de bioindication DCE-compatible pour chacun des éléments de qualité biologiques (EQB) mentionnés dans la DCE (phytobenthos, phytoplancton, macrophytes, invertébrés benthiques, poissons). Ce sont donc plus de 50 outils de bioindication (incluant les départements d’outre-mer) qu’il convient de développer et de mettre en ½oeuvre pour répondre aux exigences de la directive. Ces exigences se sont traduites par un effort sans précédent pour le développement de méthodes de bioindication. Pour les organismes de recherche chargés de la mise au point de ces méthodes, l’enjeu est double : il s’agit bien sûr de construire, ex nihilo ou sur la base de méthodes préexistantes, des outils de bioindication pertinents au plan scientifique et adaptés à une mise en oe½uvre à grande échelle, mais aussi d’assurer la compatibilité de ces méthodes avec le cadre précis imposé par la DCE : normalisation des protocoles, inter-étalonnage avec les méthodes des autres états-membres européens, intégration dans des règles d’évaluation en gardant une indispensable cohérence hydroécologique, construire les processus de leur mise en oe½uvre en routine par les opérateurs des réseaux de surveillance. Ce processus, lourd et complexe, a nécessité une collaboration accrue entre porteurs des politiques publiques, gestionnaires des milieux aquatiques et développeurs scientifiques au cours des 10 dernières années, en vue du prochain cycle de la DCE (2016-2021). Cette communication vise à rappeler les modalités de concertation et d’implication des différents acteurs impliqués et à débattre des opportunités créées, mais aussi des difficultés rencontrées et des voies d’amélioration potentielles pour une mise en oe½uvre optimale de la DCE en France

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