L’appartenir culinaire ou les ambivalences de l’identité moderne

Abstract

National audienceSuivant une intuition fondamentale de Lévi-Strauss, l’individu se « pense » au travers de ses pratiques quotidiennes. Elles sont la réactualisation journalière de manières d’agir, de ressentir et d’apprécier qui traduisent la structure profonde des processus socioculturels. Se pencher sur l’alimentation ordinaire et en saisir les mécanismes est un puissant révélateur de la manière dont se perçoit l’acteur dans nos sociétés post-industrielles1. Nous allons nous attacher à comprendre quels liens existent entre la condition moderne ou post-moderne et l’appartenir alimentaire. Cette question a d’autant plus d’acuité qu’elle renvoie à un paradoxe. D’un côté un système alimentaire qui semble de plus en plus marqué par le processus de rationalisation. De l’autre, un appel renouvelé à la re-localisation, à une alimentation inscrite dans une histoire, des cultures et des territoires. Comment comprendre les ambivalences de ce double mouvement ? Notre raisonnement suivra deux étapes ; nous caractériserons d’abord le contexte alimentaire contemporain. Quels diagnostiques sociologiques pouvons nous en tirer ? Quels sont leurs rapports avec l’appartenir culinaire ? Puis, en nous appuyant sur des données issues de nos propres terrains, nous analyserons la manière dont l’appartenir alimentaire s’inscrit dans l’expérience quotidienne des mangeur

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