[Information et coordination dans les filières maraîchères au Sénégal]

Abstract

International audienceLes filières maraîchères au Sénégal ont connu une rapide croissance durant ces deux dernières décennies avec un taux de croissance de plus de 5%. Cependant, les acteurs, plus particulièrement les producteurs, font face à un certain nombre d'incertitude du fait de la grande variabilité du niveau de prix et sa fluctuation à court terme. C'est ainsi que plusieurs dispositifs visant à améliorer la diffusion de l'information et la transparence des marchés furent mis en place par les institutions publiques ou par le secteur privé avec comme principal outil une diffusion de l'information via la radio. En 2002, une société privée, Manobi, a mis en place un dispositif basé sur l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication pour un accès rapide à l'information de marché (via Internet, SMS, WAP). Cependant, les différents acteurs n'ont pas attendu ces interventions pour faire face aux risques liés à l'instabilité du marché en ayant recours notamment à la coordination interpersonnelle. Dans la communication, on étudie l'efficacité des SIM et leur impact sur les modes de coordination. L'analyse des séries temporelles de prix des produits maraîchers montre que les différentes échelles temporelles de fluctuations des prix sont liées à différentes natures des décisions des producteurs. L'accès à l'information constitue une limite à ces différentes décisions. Diverses formes de coordination ont été trouvées par les acteurs pour y faire face. L'étude met en évidence le rôle important des coxers (courtiers) dans la fourniture d'information. Par ailleurs, elle montre aussi le faible impact des SIM lorsqu'ils se limitent à la diffusion par radio d'une information peu adaptée aux besoins des acteurs. Par contre, l'accès à l'information à une information plus ciblée via les services de Manobi a permis aux producteurs d'améliorer leur capacité de négociation. Cependant, ceci ne remet pas en cause les modes de coordination existants, ces derniers n'étant pas déterminés uniquement pas les besoins en information (également flux financiers, transport...)