L’objectif de ce travail est de comprendre dans quelle mesure le placement commun des fratries en institution est bénéfique ou non pour les éducateurs ainsi que pour les frères et soeurs. Il s’agit également de définir une prise en charge éducative qui soit adaptée aux besoins de chacun. Nous avons voulu répondre à plusieurs hypothèses portant sur l’accueil des fratries en institution. Dans ce but, deux catégories d’hypothèses ont été formulées. D’une part, celles qui soutiennent le placement commun des germains et qui valorisent les liens fraternels, en disant que ceux-ci permettent de mieux vivre des expériences familiales difficiles, et de faciliter l’intégration dans l’institution. D’autre part, celles qui avancent qu’il existe plusieurs facteurs pouvant freiner le placement commun tels les loyautés familiales ou des difficultés à s’intégrer dans l’institution. Pour répondre à ces hypothèses, nous avons d’abord défini et développé les concepts théoriques utiles à la compréhension de nos questionnements. Ensuite, afin de pouvoir mieux saisir les enjeux d’une telle situation, nous avons interrogé six éducateurs sociaux travaillant avec des fratries, et cinq germains ayant été placés avec leur fratrie en foyer. Ce double regard nous a permis d’identifier les difficultés liées au placement commun, mais aussi les bénéfices de celui-ci qui semblent primer. En effet, le placement semble avantageux, autant pour les professionnels que pour les frères et soeurs. Professionnellement et personnellement, nous sommes arrivées à la conclusion que dans de nombreux cas, les liens fraternels nourrissent le placement commun. Pourtant, il semble utile de préciser qu’il existe des situations dans lesquelles la présence de l’ensemble de la fratrie en institution peut être remise en question. Ces deux approches divergentes sont approfondies et argumentées dans ce travail de recherche