research

La survie des entreprises familiales en statistiques : une illusion bibliographique

Abstract

Une chose interpelle lorsque l’on entreprend de s’intéresser aux entreprises familiales et à leur transmission: la récurrence de certains chiffres qui témoignent de la sensibilité des entreprises familiales aux changements de générations. Que ce soit dans la presse généraliste ou spécialisée, dans les études et les discours de politique économique, dans les institutions privées, au sein des associations professionnelles ou dans la littérature scientifique, ces chiffres, toujours les mêmes, apparaissent. Qui, en effet, n’a jamais lu que seul un tiers des entreprises familiales survivent au retrait de leur fondateur? que 10 à 15% d’entre elles sont transmises à la troisième génération et moins de 5% à la quatrième? Si ces proportions se confirment au fil des études, n’est-ce pas qu’elles sont justes et que la mortalité générationnelle des entreprises est un phénomène stable et bien cerné? Doit-on voir dans cette récurrence une concordance de différentes études qui parviennent à des résultats similaires? Un rapide examen des sources mentionnées par les auteurs invite cependant à penser différemment: dans les bibliographie aussi on observe une certaine récurrence. Si bien qu’il est légitime de se demander si la récurrence des chiffres n’est pas, en définitive, la répétition d’une même enquête dont les origines se perdent à force de répétition; c’est précisément ce que cette recherche entend déterminer. D’où proviennent ces statistiques? Et que décrivent-elles au juste? Retour aux sources

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