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Courtly banter in The Duchess of Malfi (iii.ii.1-57): not “so merry”
Situated midway through the play in the Duchess’s bedchamber, act III scene ii is the fulcrum of The Duchess of Malfi. The Duchess enters the scene and her bedchamber a free woman, she leaves it a virtual prisoner. Coming after two acts that have covered several years since the beginning of the play, this intense night scene unfolds in a swift succession of sequences, all revolving around the Duchess. This essay focuses on the first sequence, a domestic, seemingly light-hearted moment (lines 1-57) that brings together the Duchess, her husband, Antonio, and her maid, Cariola. Looking at the use of courtly rhetoric in a scene framed by references to personal appearance (jewellery and hairdo), this article suggests that the impression of happiness and the tropes of a wooing scene are undermined by a sense of displacement and inappropriateness. John Webster draws on recognisable codes to subvert them: the mythological references and conventions of courtly discourse are there, but in the wrong place. Words, props and gestures are transformed and distorted.Située au cœur de la pièce, dans la chambre de la Duchesse, l’acte III scène ii est le moment pivot de La Duchesse d’Amalfi. La Duchesse pénètre sur scène et dans sa chambre une femme libre, c’est en prisonnière virtuelle qu’elle quitte les lieux. Venant après deux actes qui ont vu plusieurs années s’écouler depuis le début de la pièce, cette scène de nuit intense se déploie en une succession rapide de séquences qui tournent autour de la Duchesse. Cet article s’intéresse à la première séquence, un moment de domesticité apparemment léger (vers 1-57) qui réunit la Duchesse, son époux, Antonio, et sa servante, Cariola. Une analyse de l’utilisation de la rhétorique de cour dans une scène de chambre encadrée par des références à l’apparence personnelle (les bijoux et la coiffure) fait apparaître que l’impression de bonheur et les tropismes d’une scène de cour sont minés par un sentiment de déplacement et d’inadéquation. John Webster utilise des codes que le spectateur ou le lecteur croit reconnaître, pour mieux les subvertir : les références mythologiques et les conventions du discours amoureux sont présentes, mais au mauvais endroit. Les mots, les accessoires et la gestuelle sont transformés et déformés
“As she had some good, so had she many bad parts”: Semiramis’ Transgressive Personas
Bâtisseuse de Babylone et d’autres cités, guerrière, impératrice et amante, Sémiramis inspira aux auteurs de l’Antiquité de nombreux récits contrastés de ses faits et gestes. Les Pères de l’Église, dont Saint Augustin, l’associaient à la cité de Babylone et, en prolongement, à la tour de Babel. Le présent article explore quelques facettes de la figure de Sémiramis telle qu’elle s’est recomposée dans des textes européens de la fin du Moyen Âge et de la première modernité, et d’étudier les représentations contrastées qui en découlèrent dans la littérature anglaise, grâce au matériau qui circulait dans les dictionnaires et les traductions. Il en ressort une figure plurielle, lieu d’interaction des traditions mythologique et biblique, qui invite à une exploration et réévaluation des codes de représentation de la femme et de l’homme
Les labyrinthes de Sénèque et de John Studley: Traduire Phèdre en anglais au XVIe siècle
International audienc
Shakespeare's Others in 21st-Century European Performance: The Merchant of Venice and Othello
International audienceThe Merchant of Venice and Othello are the two Shakespeare plays which serve as touchstones for contemporary understandings and responses to notions of 'the stranger' and 'the other'. This groundbreaking collection explores the dissemination of the two plays through Europe in the first two decades of the 21st-century, tracing how productions and interpretations have reflected the changing conditions and attitudes locally and nationally.Packed with case studies of productions of each play in different countries, the volume opens vistas on the continent's turbulent history marked by the instability of allegiances and boundaries, and shifting senses of identity in a context of war, decolonization and migration. Chapters examine productions in Bulgaria, Hungary, Poland, Romania, Serbia, Italy, France, Portugal and Germany to shed light on wide-scale European developments for the first time in English.In a final section, performance insights are offered by interviews with three directors: Karin Coonrod on directing The Merchant in Venice at the Venetian Ghetto in 2016, Plamen Markov on his 2020 Othello for the Varna Theatre (Bulgaria) and Arnaud Churin, whose Othello toured France in 2019.In drawing attention to the ways in which historical circumstances and collective memory shape and refashion performance, Shakespeare's Others in 21st-century European Performance offers a rich review of European theatrical engagements with Otherness in the productions of these two plays
Des murs de Pompéi aux planches de Stratford : la mise en corps de la mort de Pyrame et Thisbé
International audienceThis article addresses the deaths of lovers in two of Shakespeare’s plays, A Midsummer Night’s Dream and Romeo and Juliet, through a twofold approach that seeks to bring to light the proximities between the rhetorical strategies of tragedy and comedy. The reworkings of this Ovidian myth in the Elizabethan era, and in the wider context of the Renaissance, with its processes of imitation, appropriation and displacement, are studied through an analysis of the multiple forms of transmission into which Shakespeare tapped. The iconographical appropriations of the myth in the 16th century illustrate the aesthetic appeal of the lovers’ death scene; while a joint consideration of textual and visual elements provides insights into the transfer to the stage, which is studied through a selection of 20th-century productions that use techniques of bricolage that would have appealed to the mechanicals and to Elizabethan players. Critical exchanges between then and now attempt to show how the myth’s structuring elements travel through time, genre and artistic forms. The permanence and renewal of the mythological story are analysed through the death scene that has in turn been raised to the status of a myth through the tragedy of Romeo and Juliet and film adaptations such as those by Baz Luhrmann or Franco Zeffirelli that have moved generations of young audiences.L’article de Janice Valls-Russell met en regard la scène de la mort des amants dans les deux pièces de Shakespeare, Le Songe d’une nuit d’été et Roméo et Juliette, en utilisant une approche méthodologique croisée qui permet de faire affleurer une proximité entre les rhétoriques du tragique et du comique. La façon dont le mythe était travaillé à l’époque élisabéthaine, dans le contexte plus large de la Renaissance, avec ses procédés d’imitation, d’appropriation et de détournement, est décodée à partir de l’étude des éléments de transmission du mythe ovidien dans lesquels Shakespeare a puisé. Les appropriations iconographiques du mythe, contemporaines de Shakespeare, illustrent la grande plasticité de cette scène. Les éléments textuels et visuels réunis sont porteurs d’intuitions sur le transfert à la scène, lui-même étudié dans des mises en scène du XXe siècle, qui usent de procédés de bricolage que n’eussent pas renié les artisans du Songe et les troupes de théâtre élisabéthaines. Ces aller-retour mettent en évidence les éléments structurants du mythe, qui traversent les époques, les genres et les formes artistiques. La permanence et le renouvellement du matériau mythologique sont interrogés dans cette scène de mort qui s’est à son tour élevée au stade de mythe avec la tragédie de Roméo et Juliette, et des adaptations filmées comme celles de Baz Luhrmann ou de Franco Zeffirelli, qui ont fortement marqué des générations de jeunes publics
Shylock et son destin: De Shakespeare Ă la Shoah, de John Gross: Traduction (avec Lucie Marignac)
International audienceComme Don Quichotte ou Robinson Crusoé, Shylock est l’une des grandes figures de la littérature mondiale, que l’on ait lu ou pas, vu représenter ou non le Marchand de Venise. C’est aussi l’un des personnages les plus complexes et les plus controversés du répertoire théâtral : acteurs, metteurs en scène, critiques et spectateurs s’y sont confrontés depuis plus de quatre cents ans. Bourreau ou victime ? Tragique ou comique ? Comment Shakespeare le concevait-il, comment le percevons-nous depuis ? Interprété par des acteurs de légende (Charles Macklin, Edmund Kean, Henry Irving, John Gielgud, Laurence Olivier…), Shylock a inspiré Hazlitt, Heine, Proust ou Henry James, non sans les troubler. Symbole économique convoqué par Marx ou Ruskin, il a aussi fait la joie des psychanalystes. Surtout, il a une place à part dans l’histoire de l’antisémitisme. Devenu un archétype, il permet une analyse passionnante des rapports entre la littérature et la vie. Après ce qu’a connu l’Europe au XXe siècle, nul ne peut voir Shylock sur scène sans frissonner
Footsbarn: Relocating Shakespeare in Molière's France
International audienceThis article takes as its starting point the Footsbarn Travelling Theatre’s move from Britain to France in the early 1980s. It argues that this relocated Footsbarn in a political, geocultural and linguistic context that reinforced their idiosyncratic approach to Shakespeare and Molière. Focusing on performances in southern France and drawing on textual and visual archives as well as interviews and spectator-responses, the article offers insights into the ways exposure to non-Anglophone audiences enriched the company’s art forms through exchanges with different cultures, enabling it to elaborate a language of performance that also relocates Shakespeare.Cet article prend pour point de départ la décision du Footsbarn Travelling Theatre de quitter le Royaume-Uni et son installation en France au début des années 1980. Il argumente que cette relocalisation inscrit Footsbarn dans un contexte politique, géoculturel et linguistique qui renforce une approche idiosyncratique de Shakespeare et de Molière. En s’appuyant sur des spectacles donnés dans le sud de la France et des archives textuelles et iconographiques, ainsi que des entretiens et des commentaires de spectateurs, l’article ouvre des perspectives sur la façon dont une exposition à des publics non anglophones a permis à la compagnie d’enrichir sa panoplie artistique à travers des échanges avec différentes cultures, élaborant un langage scénique qui relocalise aussi Shakespeare
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