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    Utilisation des huiles essentielles pour la protection des grains contre les insectes ravageurs au Nord Cameroun

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    Les paysans stockent entre 60 et 80% de la production des grains qui est régulièrement infestée par les insectes ravageurs. Les plantes insecticides méritent d’être valorisées à travers notamment leur huile essentielle afin de limiter la dépendance des paysans aux insecticides chimiques, largement utilisés au Nord du Cameroun et dont les dangers sont bien connus. L’analyse chromatographique de quelques huiles essentielles locales, révèle que Cymbopogon citratus (DC.) Stapf. (Poacée), Ocimum gratissimum L. (Lamiacée) et Ocimum suave Willd (Lamiacée) sont constituées respectivement du citral, du thymol et de l’eugénol à plus de 50%. Les huiles essentielles de Annona senegalensis Pers. (Annonacée), Hyptis spicigera Lam. (Lamiacée), et Xylopia aethiopica (Dunal) A. Rich. (Annonacée), contiennent majoritairement des monoterpènes hydrocarbonés dont l’alpha-phellandrène, l’alpha-pinène, le sabinène et le beta;-pinène. H. spicigera et X. aethiopica, dont la composition varie suivant l’origine de la plante, sont les plus efficaces contre Callosobruchus maculatus (F.) et Sitophilus zeamais (Motsch.), principaux ravageurs primaires des greniers au Nord du Cameroun. L’activité insecticide de H. spicigera est marquée par sa teneur en alpha-pinène (39,0%) tandis que celle de X. aethiopica est due à l’effet synergique de ses composés. La volatilité des huiles essentielles nécessite des supports aptes à réguler le relarguage des molécules volatiles. Avec plus de 90% de molécules volatiles libérées en 7 jours, la poudre des infrutescences de X. aethiopica, qui contiennent plus de 5% d’huile essentielle, bien que toxique contre C. maculatus, ne permet pas de réguler et de prolonger la libération des molécules volatiles. Le kaolin testé dégrade l’huile essentielle X. aethiopica tandis que l’incorporation de l’amidon à la gomme arabique permet de libérer en 7 jours, 40,5 à 55,9% des molécules volatiles suivant la proportion d’amidon. Cette combinaison est un système qui autorégule le relarguage en deux phases. La première phase a un taux de relarguage élevé qui entraîne un effet « Knock down » sur C. maculatus, et la seconde phase présente un relarguage lent et prolongé qui pourrait, par un effet répulsif, éviter l’infestation des grains stockés. Cette étude est une contribution du projet « STOREPROTECT PIC-2003 » à la protection des denrées stockées par l’utilisation des ressources locales au Nord du Cameroun
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