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    La politique climatique change enfin de paradigme

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    National audienceL'économie standard de l'environnement et de l'effet de serre - centrée sur la théorie des prix au détriment d'une économie de la production - a fait perdre deux décennies à la compréhension de la question climatique et a, en quelque sorte, bloqué la réflexion sur les voies de la décarbonisation. L'action collective a été engagée en 1992 avec la signature de la Convention sur les changements climatiques, puis mise en œuvre dans le cadre du Protocole de Kyoto à partir de 1997. Elle était fondée sur deux piliers : 1) un accord multilatéral contraignant susceptible de s'imposer un jour à tous les Etats et, 2) un marché international des gaz à effet de serre susceptible de minimiser le coût total de la réduction des émissions. Cette architecture " par le haut " est aujourd'hui dans une impasse. La thèse soutenue est que la politique pour préserver le climat change de paradigme. La nouvelle approche se focalise sur la production. Elle prend la forme d'une transition énergétique et industrielle de longue durée, très différemment envisagée d'un pays à l'autre. C'est une démarche " par le bas ", dans laquelle les politiques nationales, les réglementations, et les technologies à basse teneur en carbone, deviennent la pierre d'angle de la lutte contre le réchauffement. L'Accord climatique de Paris, qui devrait être signé en 2015, sera fondé sur les politiques nationales et entérinera ce changement de paradigme

    Conférence climatique de Paris 2015 : que peut la diplomatie française ?

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    National audienceThe climate issue doesn't seem to figure as a top priority on the agenda of the French government and diplomacy. Yet, it was the President, Francois Hollande, himself who suggested in September 2012 that the meeting, aiming to seal a new global agreement on climate change, should be held in Paris on December 2015. The U.S. however, has already submitted key proposals for the conference, and is the first to have done so. Everything is still up for negotiation. The broad lines of the agreement due to be signed in Paris are however already know: 1) no international binding agreement, but only the implementation of "national policies", 2) no member State commitment, but only "contributions" and 3) an end to the bifurcated approach (sic the American proposal) of the moribund Kyoto Protocol, where only developed countries were committed to reducing their greenhouse gas emissions with the result we know. This time round, voluntary contributions, of a diverse nature, are expected from the majority of countries, including those both emerging and developing. Unfortunately, however, the objectives already expected to be taken to reduce greenhouse gas emissions won't work miracles with regard to the stabilisation of emissions. Reaching a broadly acceptable compromise safeguarding solidarity with the most vulnerable countries and communities would require, at the very least, active diplomacy well ahead of December 2015.Le climat ne semble pas au plus haut de l'agenda du gouvernement français et de sa diplomatie. C'est pourtant le Président François Hollande qui a proposé, en septembre 2012, que la réunion censée conclure un nouvel accord global sur le climat se tienne à Paris en décembre 2015. Les Etats-Unis, eux, ont déjà soumis - premier pays à l'avoir fait - leurs propositions clés pour la conférence. Tout reste à négocier. Les grandes orientations de l'accord qui devrait être signé à Paris sont cependant déjà connues : 1) pas d'accord international contraignant, mais seulement des " politiques nationales ", 2) pas d'engagement des Etats, mais seulement des " contributions " et, 3) fin de l'approche à deux vitesses ("bifurcated approach", selon les termes de la proposition américaine) de feu le Protocole de Kyoto, où seuls les pays développés s'étaient engagés, avec les résultats que l'on sait, à réduire leurs émissions. Cette fois, des contributions volontaires, de nature variable, sont attendues de la plupart des pays, y compris émergents et en développement. Mais les objectifs concrets de réduction des émissions de gaz à effet de serre que l'on peut déjà anticiper ne produiront pas, hélas, de miracle en matière de stabilisation des émissions. Pour qu'un compromis soit acceptable par le plus grand nombre, et sauvegarde la solidarité avec les pays et communautés les plus vulnérables, il y faudrait au minimum une diplomatie active bien en amont de décembre 2015

    A new political economy of climate change

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    International audienceThis article responds to Jean Tirole, winner of the Nobel prize for economics in 2014 and the signatories of the international appeal launched by Toulouse School of Economics and the Climate Economics Chair at Paris Dauphine University who propose setting a universal carbon price and establishing a transcontinental emissions trading system. We hold that the Paris Agreement, which disregarded such recommendations, represents a paradigm shift. The new political economy of climate change departs from the standard approach with regard to its economic instruments (emissions prices and quotas), returning to a classical political economy approach in terms of production economics. It confers a strategic role on methods and techniques for cutting emissions, as part of a long-term vision of energy and industrial transition. It is underpinned by the concerted action of States and multiple actors operating on various scales. There can be no magic wand to swiftly reduce greenhouse gas emissions while disregarding the real conditions of States, which all differ in terms of their relative development, technological capacity and political and social situation, not to mention the diversity of their values and priorities

    Disparue entre les sables du Qatar et l'Amazonie équatorienne. La proposition Daly-Correa de gel du pétrole en terre (Initiative Yasuni-ITT)

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    cahier de recherche EDDEN n°6/2013 18 p.This article presents the Daly-Correa proposal concerning taxation and international compensations to stop oil exploitation in the Equatorial Amazon -The Yasuni-ITT Initiative- until President Rafael Correa of Equator abandoned it, last August 15. Highly sensitive issues are involved: autochthones people's development, oil exporting countries policies, international governance, climate negotiations around keeping carbon in the subsoil and the internal fights around the Buen Vivir. Also at stake there is the political economy of all these issues, specially the positions and commitments of ecological economists. Author suggests that French diplomacy could place the Yasuni-ITT initiative in the Climate Conference agenda that will take place in Paris at end of 2015, adding to it the Daly-Correa proposition to tax exported oil and some policy measures concerning carbon. There is some scepticism around the feasibility and realism of this kind of international compensations, but it is necessary to discuss them in Paris. It is important not to abandon a double challenge: 1) keeping some quantity of carbon in the subsoil, 2) the issue of " development " - however defined and without adopting developmentalist naivetés - fully respectful of communities and populations. It is true also for climate that contemporary conflicts and negotiations move closer to societies and social actors who become crucial protagonists. It is necessary to incorporate those extra-state actors, even if they are buried in the core of Equatorial Amazon.Ce texte présente la proposition Daly-Correa de taxe et de compensation internationales pour un gel de l'exploitation pétrolière en Amazonie équatorienne - Initiative Yasuni-ITT -, jusqu'à son abandon par le Président de l'Equateur, Rafael Correa, le 15 août 2013. Les enjeux concernent le développement des peuples autochtones, la politique des pays exportateurs de pétrole, la gouvernance internationale, les négociations climatiques et le maintien du carbone en terre, les luttes internes pour le Buen Vivir, mais également l'économie politique de chacune de ces questions, avec tout particulièrement les positions et engagements d'économistes écologiques. Le texte suggère que la diplomatie française pourrait mettre le projet Yasuni-ITT - ainsi que la proposition Daly-Correa de taxation du pétrole exporté, et il conviendrait d'y ajouter des mesures pour le charbon - à l'agenda de la Conférence climatique qui se tiendra à Paris à la fin de l'année 2015. On peut douter que la compensation de projets de ce type devienne un jour réalité. Il faut cependant parler de cela à Paris en 2015. Pour ne pas évacuer un double défi : 1) celui du maintien d'une partie du carbone en terre et, 2) celui du " développement " - quelle que soit la définition que l'on en donne, sans retomber dans les naïvetés développementistes - respectueux des communautés et des populations. Les conflits et négociations contemporains - c'est aussi vrai pour le climat - se rapprochent des sociétés et des acteurs sociaux, qui en deviennent les principaux protagonistes, il est nécessaire d'intégrer ces acteurs extraétatiques, fussent-ils localisés au cœur de l'Amazonie équatorienne

    La politique climatique change enfin de paradigme

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    National audienceL'économie standard de l'environnement et de l'effet de serre - centrée sur la théorie des prix au détriment d'une économie de la production - a fait perdre deux décennies à la compréhension de la question climatique et a, en quelque sorte, bloqué la réflexion sur les voies de la décarbonisation. L'action collective a été engagée en 1992 avec la signature de la Convention sur les changements climatiques, puis mise en œuvre dans le cadre du Protocole de Kyoto à partir de 1997. Elle était fondée sur deux piliers : 1) un accord multilatéral contraignant susceptible de s'imposer un jour à tous les Etats et, 2) un marché international des gaz à effet de serre susceptible de minimiser le coût total de la réduction des émissions. Cette architecture " par le haut " est aujourd'hui dans une impasse. La thèse soutenue est que la politique pour préserver le climat change de paradigme. La nouvelle approche se focalise sur la production. Elle prend la forme d'une transition énergétique et industrielle de longue durée, très différemment envisagée d'un pays à l'autre. C'est une démarche " par le bas ", dans laquelle les politiques nationales, les réglementations, et les technologies à basse teneur en carbone, deviennent la pierre d'angle de la lutte contre le réchauffement. L'Accord climatique de Paris, qui devrait être signé en 2015, sera fondé sur les politiques nationales et entérinera ce changement de paradigme

    Conférence climatique de Paris 2015 : que peut la diplomatie française ?

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    National audienceThe climate issue doesn't seem to figure as a top priority on the agenda of the French government and diplomacy. Yet, it was the President, Francois Hollande, himself who suggested in September 2012 that the meeting, aiming to seal a new global agreement on climate change, should be held in Paris on December 2015. The U.S. however, has already submitted key proposals for the conference, and is the first to have done so. Everything is still up for negotiation. The broad lines of the agreement due to be signed in Paris are however already know: 1) no international binding agreement, but only the implementation of "national policies", 2) no member State commitment, but only "contributions" and 3) an end to the bifurcated approach (sic the American proposal) of the moribund Kyoto Protocol, where only developed countries were committed to reducing their greenhouse gas emissions with the result we know. This time round, voluntary contributions, of a diverse nature, are expected from the majority of countries, including those both emerging and developing. Unfortunately, however, the objectives already expected to be taken to reduce greenhouse gas emissions won't work miracles with regard to the stabilisation of emissions. Reaching a broadly acceptable compromise safeguarding solidarity with the most vulnerable countries and communities would require, at the very least, active diplomacy well ahead of December 2015.Le climat ne semble pas au plus haut de l'agenda du gouvernement français et de sa diplomatie. C'est pourtant le Président François Hollande qui a proposé, en septembre 2012, que la réunion censée conclure un nouvel accord global sur le climat se tienne à Paris en décembre 2015. Les Etats-Unis, eux, ont déjà soumis - premier pays à l'avoir fait - leurs propositions clés pour la conférence. Tout reste à négocier. Les grandes orientations de l'accord qui devrait être signé à Paris sont cependant déjà connues : 1) pas d'accord international contraignant, mais seulement des " politiques nationales ", 2) pas d'engagement des Etats, mais seulement des " contributions " et, 3) fin de l'approche à deux vitesses ("bifurcated approach", selon les termes de la proposition américaine) de feu le Protocole de Kyoto, où seuls les pays développés s'étaient engagés, avec les résultats que l'on sait, à réduire leurs émissions. Cette fois, des contributions volontaires, de nature variable, sont attendues de la plupart des pays, y compris émergents et en développement. Mais les objectifs concrets de réduction des émissions de gaz à effet de serre que l'on peut déjà anticiper ne produiront pas, hélas, de miracle en matière de stabilisation des émissions. Pour qu'un compromis soit acceptable par le plus grand nombre, et sauvegarde la solidarité avec les pays et communautés les plus vulnérables, il y faudrait au minimum une diplomatie active bien en amont de décembre 2015

    Disparue entre les sables du Qatar et l'Amazonie équatorienne. La proposition Daly-Correa de gel du pétrole en terre (Initiative Yasuni-ITT)

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    cahier de recherche EDDEN n°6/2013 18 p.This article presents the Daly-Correa proposal concerning taxation and international compensations to stop oil exploitation in the Equatorial Amazon -The Yasuni-ITT Initiative- until President Rafael Correa of Equator abandoned it, last August 15. Highly sensitive issues are involved: autochthones people's development, oil exporting countries policies, international governance, climate negotiations around keeping carbon in the subsoil and the internal fights around the Buen Vivir. Also at stake there is the political economy of all these issues, specially the positions and commitments of ecological economists. Author suggests that French diplomacy could place the Yasuni-ITT initiative in the Climate Conference agenda that will take place in Paris at end of 2015, adding to it the Daly-Correa proposition to tax exported oil and some policy measures concerning carbon. There is some scepticism around the feasibility and realism of this kind of international compensations, but it is necessary to discuss them in Paris. It is important not to abandon a double challenge: 1) keeping some quantity of carbon in the subsoil, 2) the issue of " development " - however defined and without adopting developmentalist naivetés - fully respectful of communities and populations. It is true also for climate that contemporary conflicts and negotiations move closer to societies and social actors who become crucial protagonists. It is necessary to incorporate those extra-state actors, even if they are buried in the core of Equatorial Amazon.Ce texte présente la proposition Daly-Correa de taxe et de compensation internationales pour un gel de l'exploitation pétrolière en Amazonie équatorienne - Initiative Yasuni-ITT -, jusqu'à son abandon par le Président de l'Equateur, Rafael Correa, le 15 août 2013. Les enjeux concernent le développement des peuples autochtones, la politique des pays exportateurs de pétrole, la gouvernance internationale, les négociations climatiques et le maintien du carbone en terre, les luttes internes pour le Buen Vivir, mais également l'économie politique de chacune de ces questions, avec tout particulièrement les positions et engagements d'économistes écologiques. Le texte suggère que la diplomatie française pourrait mettre le projet Yasuni-ITT - ainsi que la proposition Daly-Correa de taxation du pétrole exporté, et il conviendrait d'y ajouter des mesures pour le charbon - à l'agenda de la Conférence climatique qui se tiendra à Paris à la fin de l'année 2015. On peut douter que la compensation de projets de ce type devienne un jour réalité. Il faut cependant parler de cela à Paris en 2015. Pour ne pas évacuer un double défi : 1) celui du maintien d'une partie du carbone en terre et, 2) celui du " développement " - quelle que soit la définition que l'on en donne, sans retomber dans les naïvetés développementistes - respectueux des communautés et des populations. Les conflits et négociations contemporains - c'est aussi vrai pour le climat - se rapprochent des sociétés et des acteurs sociaux, qui en deviennent les principaux protagonistes, il est nécessaire d'intégrer ces acteurs extraétatiques, fussent-ils localisés au cœur de l'Amazonie équatorienne

    Et la planète devint malade. Sur la montée des problèmes globaux et la généalogie du planétaire

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    International audienceL’article qui suit a été rédigé il y a un quart de siècle, durant l’été et l’automne 1990. Il tentait, avec les limites des lectures de l’époque et, certainement, aussi avec quelque parti pris et quelques assertions empreintes du langage d’alors, de rendre compte de la généalogie du planétaire, du surgissement de la question du changement climatique et des problèmes globaux. Natures Sciences Sociétés a jugé bon de publier, dans la rubrique « Regards », cette contribution dans sa forme originelle (deux encadrés ont été ajoutés) ; elle apporte, en effet, des éléments historiques et contextuels précieux pour analyser la situation actuelle et elle montre bien la permanence ou le glissement de certaines questions.Le contexte entremêlait les alertes des scientifiques sur la couche d’ozone et le climat, ainsi que la perception de ces périls inédits par les politiques et les grands médias ; les débats entre scientifiques, physiciens et climatologues sur la théorie de « l’hiver nucléaire » et les conséquences planétaires de celle-ci ; les négociations autour de la « guerre des étoiles » et sur la diminution des arsenaux nucléaires entre les deux superpuissances ; la rhétorique de « La Terre, notre maison commune » par Mikhaïl Gorbatchev et la montée du concept de développement durable ; et, enfin, la guerre du Golfe et la géopolitique de l’énergie, comme un premier signe, ou un premier acte, d’embrasements à venir.Encore aujourd’hui, à l’approche de la Conférence Paris Climat 2015, après les transformations engendrées par la globalisation économique et la prise de conscience des effets proprement géologiques des activités humaines (l’ère de l’Anthropocène, comme l’a nommée Paul Crutzen), l’archéologie du planétaire et de la montée des problèmes communs à l’humanité demeure, nous semble-t-il, un objet et un enjeu de connaissance.Cet article a une histoire. Il avait été retenu, en décembre 1990, pour publication dans le numéro de février 1991 de la revue La Recherche. Il n’est cependant jamais paru. L’auteur dédie sa publication à Martine Barrère ; décédée en 1995, après avoir été chercheur au Commissariat à l’énergie atomique, puis enseignante à l’université, elle fut une grande figure du journalisme scientifique

    Le prix international du carbone sera-t-il un jour fixé par la Chine ?

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    Le projet d'une taxe carbone est depuis peu à l'étude en Chine. Une telle taxe, d'un montant initial faible, pourrait être mise en œuvre au cours du 12e plan quinquennal, entre 2011 et 2016. L'article présente les implications de ce projet en matière de fiscalité énergétique et de taxation du carbone aux frontières. Il soutient en particulier qu'une des cartes maîtresses de la politique climatique - donner un prix international au carbone - est entre les mains de la Chine pour le reste du XXI e siècle.taxe carbone ; Chine

    Il faut réévaluer la place de l'adaptation dans la politique climatique

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    Les réponses au changement climatique au cours de la dernière décennie ont négligé les enjeux relatifs à l'adaptation. Cette position n'est plus tenable une fois admise l'inéluctabilité du réchauffement climatique. Reconnaître les besoins d'adaptation contribuerait à mieux faire accepter le renforcement des politiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre.CHANGEMENT CLIMATIQUE ; ADAPTATION ; POLITIQUE ENVIRONNEMENTALE
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