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    « Est-ce qu’on peut jamais savoir avec les gonzesses ? » : quĂȘtes de signification chez Michel Leiris et Claude Simon

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    La mobilisation de 1939 et la dĂ©faite de 1940 projettent les Français mobilisĂ©s dans une foule de directions diffĂ©rentes. Michel Leiris se retrouve dans le Sud-Oranais oĂč il vit une histoire d’amour avec une prostituĂ©e algĂ©rienne, Khadidja. Le protagoniste de La Route des Flandres de Claude Simon Ă©chappe Ă  une embuscade et Ă  un camp de prisonniers de guerre pour ensuite entamer une aventure avec Corinne, la veuve de son capitaine. Pour raconter ces Ă©vĂ©nements qui relĂšvent de l’intime sans biffer ni exagĂ©rer leur inscription dans une histoire collective de crise nationale, les Ă©crivains s’approchent de la narration Ă  petits pas, Ă©touffant tout Ă©noncĂ© interprĂ©tatif sous des scrupules et des soupçons qui crĂ©ent un discours incertain et disloquĂ©. Afin d’analyser la rĂ©action des deux Ă©crivains aux Ă©vĂ©nements de 1940, cette Ă©tude fait appel Ă  la rĂ©flexion de Paul RicƓur sur les conditions d’une entrĂ©e rĂ©ussie dans la reprĂ©sentation. La passion Ă©veillĂ©e par la rencontre amoureuse permet une remise en question des droits et des devoirs du rĂ©cit.Mobilisation in 1939 and defeat in 1940 sent French citizens in a host of different directions. Michel Leiris finds himself in the Algerian desert, where he has a passionate affair with a prostitute named Khadidja. The protagonist of Claude Simon’s La Route des Flandres escapes an ambush and a prisoner of war camp, and seeks solace in the arms of Corinne, his captain’s widow. In order to recount these intimate events while neither effacing nor exaggerating their inscription in a collective history of national crisis, Leiris and Simon approach their narrative task with extreme caution, smothering any interpretive statements under scruples and suspicions, and thus producing an uncertain, broken text. To analyse the writers’ reactions to the events of 1940, this study calls on Paul RicƓur’s theory of the conditions of successful entry into representation. In both Fourbis and La Route des Flandres, passions awoken by a romantic encounter bring about an interrogation of the rights and responsibilities of narrative

    « A new beginning, a raid on the inarticulate » : la critique simonienne en anglais depuis 1989

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    Cette Ă©tude vient continuer et complĂ©ter celle d’Ilias Yocaris, « Un monde qui s’annonce : La rĂ©ception critique de l’Ɠuvre simonienne dans les pays anglophones (1959-1989) », en recensant la critique de langue anglaise consacrĂ©e Ă  l’Ɠuvre de Claude Simon et parue lors des vingt-cinq derniĂšres annĂ©es. Nous prenons notre titre du poĂšme de T.S. Eliot d’oĂč est Ă©galement tirĂ©e l’épigraphe de L’Acacia, Four Quartets. En quoi l’Ɠuvre de Simon et sa critique peuvent-elles ĂȘtre lues comme un « raid d..

    L’Orwell travesti de Claude Simon, ou la quatriĂšme partie des GĂ©orgiques

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    La quatriĂšme partie des GĂ©orgiques Ă©tablit un rapport intertextuel unique dans l’oeuvre simonienne, et pose pour cette raison un dĂ©fi interprĂ©tatif. À travers le dialogue entre l’instance narrative des GĂ©orgiques et O., la figuration textuelle de l’écrivain George Orwell se battant et se dĂ©battant dans l’Espagne en guerre de 1936-1937, le lecteur peut discerner en filigrane un discours sur la guerre civile espagnole prodiguĂ© par le roman lui-mĂȘme. Nous proposons une analyse de cette partie singuliĂšre du grand roman de 1981 qui met l’accent Ă  la fois sur la complexitĂ© discursive et sur l’angoisse politique qui y sont exprimĂ©es.Part IV of Les GĂ©orgiques establishes an intertextual relationship without equivalent in the work of Claude Simon, and thus poses an interpretive challenge. Reading between the lines of the dialogue between the narrative instance of Les GĂ©orgiques and « O. », the textual incarnation of George Orwell, fighting, fumbling and fleeing persecution in wartime Spain (1936-1937), the reader can discern a discreet political statement about the Spanish Civil War produced by the novel itself. Our analysis seeks to bring out both the discursive complexity and the ideological anxiety that characterise this unique section of Simon’s great 1981 novel Les GĂ©orgiques

    Claude Simon, passions du corps

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    Dans l’Ɠuvre de Claude Simon, les descriptions de corps ont un rĂŽle primordial. Ils y apparaissent d’abord directement exposĂ©s aux rigueurs de la nature et aux violences guerriĂšres. Puis, la rĂ©flexion est inflĂ©chie par la prise en compte de la place du corps de l’artiste et, en particulier, l’importance des dessins de la main de l’auteur. DĂšs lors, les analyses portent sur la reprĂ©sentation des corps, ils sont donc abordĂ©s indirectement comme des objets artistiques mais encore comme les lieux d’une tension entre Éros et Thanatos. Une autre forme de discordance anime la construction des rĂ©cits qui thĂ©matisent leur impossible fin. Loin de mener Ă  un constat d’échec, elle ouvre Ă  la relecture et ranime la passion des lecteurs

    Corps et matiĂšre

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    Une conscience historique habite l’Ɠuvre de Claude Simon et, plus gĂ©nĂ©ralement, les Ă©crivains du Nouveau Roman. Ainsi Simon dĂ©clarait-il en 1989 Ă  Marianne Alphant : « Les choses. Si le surrĂ©alisme est nĂ© de la guerre de 1914, ce qui s’est passĂ© aprĂšs la derniĂšre guerre est liĂ© Ă  Auschwitz. Il me semble qu’on l’oublie souvent quand on parle du “nouveau roman”. Ce n’est pas pour rien que Nathalie Sarraute a Ă©crit L’Ère du soupçon ; Barthes, Le DegrĂ© zĂ©ro de l’écriture. Que des artistes comme TĂ pies ou Dubuffet sont partis des graffitis, du mur, ou que Louise Nevelson a fait des sculptures Ă  partir de dĂ©combres. Toutes les idĂ©ologies s’étaient disqualifiĂ©es. L’humanisme, c’était fini [
] : il n’y a plus de recours, essayons de revenir au primordial, Ă  l’élĂ©mentaire, Ă  la matiĂšre, aux choses. » Cette livraison des Cahiers entend montrer comment l’Ɠuvre de Simon est marquĂ©e par ce retour Ă  l’élĂ©mentaire. Elle s’ouvre par la reprise d’un texte court de Simon de 1961 (« Sous le kimono ») et d’un entretien long et rare publiĂ© en 1977 dans La Nouvelle critique. Le dossier critique se compose de sept Ă©tudes, dont deux articles anciens de critiques anglo-saxons qui ont fait date (dont l’un traduit pour la premiĂšre fois), tous centrĂ©s sur la question du corps et de la matiĂšre. On trouve ensuite les rubriques traditionnelles des Cahiers : un bilan de la rĂ©ception de Simon Ă  l’étranger (le monde anglo-saxon), les paroles d’écrivains lecteurs de Simon (Arno Bertina et Oliver Rohe), les comptes rendus d’ouvrage et l’actualitĂ© de l’Ɠuvre

    Relire L’Acacia

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    PrĂšs d’un quart de siĂšcle aprĂšs la parution de L’Acacia, le temps est venu de faire le point sur les lectures consacrĂ©es Ă  ce roman, mais aussi d’ouvrir de nouvelles perspectives. Entretien avec Claude Simon, bilan critique, Ă©tudes, documents d’archives, matĂ©riaux d’écriture, paroles de lecteurs (dont un texte de Maylis de Kerangal) : autant de cheminements autour d’une Ɠuvre majeure auxquels invite la prĂ©sente livraison des Cahiers Claude Simon, et qui tĂ©moignent tous Ă  leur façon de la vitalitĂ© inĂ©puisable de L’Acacia
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