Going postal. L’assemblage iconographique au service de la conceptualisation ethnographique.

Cette communication entend présenter les apports d’une approche méthodologique interdisciplinaire mise en oeuvre au sein d’une recherche doctorale plus large par théorisation ancrée (Glaser, Strauss 1967) portant sur les utilisations des imaginaires socio-historiques des lieux dans le cadre de projets de réaménagement de friches. Nous présenterons la première phase de cette recherche au travers d’un terrain, la friche de l’ancien hôpital de Bavière (Liège) et la façon dont les données y sont successivement collectées, traitées puis analysées pour nourrir la compréhension et la transmission de ces imaginaires. Bavière est ici conçu dans une relecture plurielle du haut-lieu (Debarbieux 1993). En ce sens, l’établissement d’un portrait des imaginaires de Bavière revient également à dresser la pluralité des attachements qu’entretiennent des imagineurs aux manifestations spatiales et mémorielles du lieu. La démarche donne lieu à la production d’un portait ethnographique (Kunysz 2019) par description dense (Geertz 1973) réexploré via une traduction par assemblage iconographique laquelle fait ensuite l’objet d’une analyse sémiologique. Au centre de cette démarche se situe l’image photographique, matériau de terrain ici désignifié puis resignifié pour mieux explorer l’indicible du « sens du lieu » (Tuan 1974) dans l’espace entre les images (Didi-Hubermann 2002). La conception de cartes postales, détournant les codes d’une évocation banale de lieux permet ainsi d’interroger les rapports socio-physiques sous-tendant ceux-ci, à la manière des travaux performatifs de Takala ou Long (Vaughan 2003). L’explicitation scientifique du portrait graphique repose alors sur une analyse sémiologique par objectivation de ses isotopies (Minguet 1974 selon Calabrese 2003) et isographies (Costantitni 1980 selon Calabrese 2003). Cette approche permet la transmission simple d’informations ethnographiques complexes, l’explicitation de liens indicibles habitant les imaginaire pluriels des lieux et l’identification par comparaison des angles morts des textes ethnographiques et graphiques, nourrissant en retour l’enquête ethnographique. Enfin, le recours à l’assemblage iconographique permet une première explicitation des dynamiques d’effacement, de remplacement et d’appropriation des imaginaires sociaux et historiques des lieux évoquant les travaux sur la gentrification des esprits (Schulman 2018). Nous mettons ainsi les dynamiques d’émergence de catégories conceptualisantes par la GTM à la lumière des pratiques de design et de leurs capacités à fabriquer du sens par la conception de fictions (Schaeffer 1999)

Etudier l'ineffable. Âmes, esprits et autres fantômes d'un hôpital abandonné

Au travers d'un travail visuel d'évocation des imaginaires de l'hôpital abandonné de Bavière (Liège), cette présentation explore quelques réinterprétations successives et glissements socio-sémantiques dont est vectrice la matière architecturale dans ses déprises et reprises

Retourner sur le terrain. Ambiguïtés d’un engagement scientifique, politique et personnel

Cette intervention présente le projet de recherche, consistant à mettre à jour les imaginaires de lieux à l'oeuvre derrière les friches et leurs opérations de réaménagement, et les réflexions méthodologiques qui l'accompagnent au stade de préparation du retour sur le terrain. Un focus est particulièrement mis sur les ambiguïtés perçus suite au parcours du chercheur, cadré sous les notions d'engagements scientifique et politique, et une tentative de dépassement de l'ambiguïté est proposé au travers de l'utilisation d'un engagement personnel

Is commoning compatible with heterotopia? Reflections from Montreal's Champ des Possibles

Heterotopic green spaces enhance urban regeneration more than other urban green spaces, precisely because of their informality, diversity of activities and imaginings, marginality, and dynamism (cf., Stavrides 2007). Bottom-up occupation of and informal claims to urban space transform relations among people and space. “Commoning” occurs when these transformations produce shared access to and maintenance of resources and/or spaces combined with a sense of mutuality among participants (Bollier and Helfrich 2015, 2019; Blomley 2008, 2016; Linebaugh 2008, 79, 279; Williams 2018). Commoning contributes to the vitality and durability of bottom-up efforts to reclaim and share spaces and resources (Gibson-Graham 2006; Ostrom 1990; Singh 2017). But is it also compatible with heterotopia? In principle, commoning could facilitate coexistence, but if there are tensions among varied imaginaries and activities, it may be incompatible with heterotopia (cf., Helton 2015; Nightingale 2018; Velicu & García-López 2018). We explore these questions in the context of Montreal’s Champ des Possibles, an abandoned railyard that has transformed into an open urban green space where an eclectic and changing set of people engage in a wide variety of activities. Observations and narratives from the Champ des Possible suggest that, despite many tensions and sources of incompatibility, heterotopia and commoning can coexist. The scale, discretion, ephemerality, and tendency to foreclose or open possibilities of activities, values, and visions associated with heterotopia and commoning influence their social acceptability, and thus their compatibility. Our case material also suggests, however, that the question does not fully capture the dynamism or complexity of heterotopia and commoning

Building (in) the void: architects faces with the imaginaries surrounding Bavière urban wasteland

Si la ville est faite du croisement d’individus et d’actions, de ses pavés et de ses briques, comment penser les friches ? Ces « vides », accrocs dans le tissu bâti. Le lieu rasé, son histoire oubliée, l’échec de l’oeuvre urbaine serait-il signé ? En retraçant l’histoire sociale de la friche de Bavière, cet ouvrage vise d’abord à révéler à quel point ces « vides » sont « pleins ». Pleins de vestiges d’un passé persistant ; pleins aussi d’une variété de représentations de ce lieu et de sa transformation, mêlant passés semi-remémorés et accumulation de futurs hypothétiques. Est alors interrogé le rôle des architectes dans la (non) perpétuation de ces représentations. Les concepteurs de nos lieux de vie, aux prises avec leurs propres contraintes, s’avèrent-ils incapables de maîtriser et de saisir ces mécanismes ? Quelles (autres) attentes peut-on nourrir quant à la responsabilité sociale et politique de ce métier

Ségrégation spatiale: notion et concepts

Note de travail sur la notion de ségrégation spatiale, en explorant les développements dans la littérature en sciences sociales et en études urbaine

Déconstruire le non-lieu: questionnement d'un concept surexploité dans les débats urbains

Cet article propose une déconstruction critique du concept de "non-lieu" introduit par Marc Augé de façon à pointer les abus d'utilisation dont il fait preuve dans sa réappropriation par les architectes et penseurs urbains de tous bords. En interrogeant la définition faite par Augé d'espaces non-identitaire, non-historique et non-sociaux, l'auteur fait une lecture historique et critique de ces espaces dénoncés (aéroports, gares, centres commerciaux, aires d'autoroute, ...) et vient réaffirmer leurs existences sociales, historiques, identitaires, voire politiques et appelle à se distancier du concept, ou du moins à le relativiser

Sensibiliser l'imaginaire. L'artefact comme support de restitution d'un lieu en friche.

Tentative de restitution des imaginaires sociaux d'un lieu en friche, Bavière (Liège) au travers de trois objets et d'un dispositif narratif basé sur la voix et l'évocation poétiqu

Architecture & Politique - Séance introductive

Tour d'horizon des familles théoriques liant architecture et politique en trois temps: théorie critique, théorie de l'acteur-réseau et proposition de théorie poétique