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    Le "De bello ciuili" de Lucain, une parole en mutation (de la rhétorique républicaine à une poétique de la guerre civile)

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    Les deux premiers chants de Lucain témoignent d une utilisation novatrice des discours directs dans l épopée. Présentés sous forme de triades de paroles juxtaposées le dialogue n est plus possible dans le monde du De bello ciuili- dont l objectif et le genre sont similaires, ils incitent le lecteur-auditeur de l Antiquité, rompu aux joutes oratoires des concours de déclamation, à les comparer. L examen de deux de ces groupes de discours sert de préliminaire à une enquête plus large sur la parole rhétorique, puis sur la parole poétique.Dans la confrontation des discours de la première triade (Curion / César /Laelius, au chant I) se lit la condamnation de l éloquence traditionnelle fondée sur des valeurs éthiques universellement partagées. Elle est supplantée par une rhétorique sophistique qui redéfinit, exclusivement en fonction des intérêts personnels de l orateur, tout ce qui a trait au droit, au juste ou à la citoyenneté, notions problématiques dans le contexte de perversion morale du bellum ciuile. L efficacité de cette nouvelle éloquence est signalée par le succès des trois suasoires qui sont à l origine des grands tournants narratifs de l œuvre : Curion décide César à entrer définitivement dans l affrontement civil (Chant I), Cicéron pousse Pompée à donner le signal du début du combat à Pharsale (Chant VII) et Pothin persuade Ptolémée d assassiner Magnus (Chant VIII).Dans la comparaison des trois paroles prophétiques de la fin du livre I auxquelles répondent les trois discours du début du chant suivant, effusions angoissées de Romains anonymes (les femmes, les hommes et le vieillard), se dessine un art poétique destiné à justifier les choix génériques du poète pour traiter son sujet. Conformant son œuvre à la médiocrité humaine des masses, il doit renoncer au genre tragique (discours des femmes) ainsi qu à la célébration épique des héros (discours des hommes) et s efforcer de proposer, à l instar du vieillard qui se remémore le passé pour anticiper le futur (le plus long discours de l épopée, rappelant, par sa place et son sujet, l ilioupersis d Enée), une épopée historique qui cherche à percer l opacité du monde de la guerre civile, dans lequel les dieux ne sont plus anthropomorphes. Empruntant leur esthétique du déchiffrement du réel aux Piérides ovidiennes, ces poétesses humaines, rivales des divines Muses (Métamorphoses V), Lucain refonde alors la persona de son uates. Chantre d un genre nouveau, pour une épopée renouvelée, le piéridique uates du De bello ciuili qui ne peut plus être omniscient puisque les pensées et les actions des superi lui sont inconnaissables- refuse le patronage des divinités traditionnelles de la poésie, promet à son héros César, non la gloire mais l exécration éternelle et proclame avec défi, qu il ne devra lui-même l éternité qu à la seule puissance de son talent personnel, divines Muses et grands guerriers héroïques des œuvres du passé ayant été congédiés par la guerre civile.The first two books of Lucan reveal an innovative use of direct speech in epic. Presented as contiguous speech triads dialogs being impossible in the realm of De bello ciuili whose purpose and genre are similar, they lead the ancient reader-listener, used to oral debates typical of declamation contests, to compare them. The investigation of two of these speech groups is our first step to a larger inquiry on rhetoric speech, then on poetic speech.Confronting the speech of the first triad (Curion/Caesar/Laelius in book I) reveals the end of traditional eloquence based on universal ethic values. It is superseded by a sophistic rhetoric that redefines (exclusively according to the speaker's private interests) whatever relates to law, justice or citizenship problematic concepts in the perverse moral context of bellum ciuile. The efficiency of this new eloquence is highlighted by the success of the three suasory performances which cause the work's main narrative turns: Curion convinces Caesar to definitely take part to the civil war (book I), Cicero leads Pompeus to launch the battle at Pharsalia (book VII) and Pothinus persuades Ptolemy to murder Magnus (book VIII).Comparing the three prophetic speeches at the end of book I (which mirror the three speeches at the beginning of the following book), anxious complains of anonimous Romans (the women, the men and the elderly), we identify an art of poetry aimed at motivating the generic choices made by the poet to handle his subject. Working along the lines of the human depravity of masses, he may not employ neither the tragic style (the speech of women) nor the epic celebration of heroes (the speech of men), but must suggest as the old man remembers the past to anticipate the future (the longest speech of the epic reminds Eneas Ilioupersis by means of its place and subject) an historical epic aiming at enlightening the opaque world of civil war, in which the gods are no longer anthropomorphic. Borrowing their deciphering aesthetic to Ovids Pierides, human female poets rivaling the godly Muses (Metamorphosis V), Lucan reinvents the persona of his uates. Promoting a new genre, for a renewed epic, the 'pieridic' uates of De Bello Ciuili, which can no longer be omniscient since the superi's thoughts and deeds are out of his reach refuses to worship the traditional poetry deities, swears to his 'hero' Caesar not the glory but the eternal hatred and defiantly proclaims that he himself will deserve eternity only through his own talent, the godly Muses and great heroic warriors of ancient works having been dismissed by civil war.PARIS-EST-Université (770839901) / SudocPARIS12-Bib. électronique (940280011) / SudocSudocFranceF

    Raisonnement et poésie dans le chant I de Lucrèce, vers 1-950

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    Kany-Turpin José. Raisonnement et poésie dans le chant I de Lucrèce, vers 1-950. In: Vita Latina, N°175, 2006. pp. 69-78

    Lucrèce

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    1 – 1680 (achevé d’imprimer le 25 mai 1680 ; privilège du 20 août 1674 ; pas de mention de durée) – lieu d’édition : Paris – imprimeur : Frédéric Léonard – commentateur : Michael Dufay (Fayus). 2 Voir supra, notice sur Manilius, p. 181. 3 PRINCIPALES ÉDITIONS ANTÉRIEURES Texte seul – c. 1473, editio princeps, Brescia, Thoma Ferando auctore – 1486, editio secunda, Vérone (imprimeur : Paulus Fridenperger) – 1500, Venise, H. Avancius (Aldus) – 1512-1513, Florence, P. Candido (Giunta) – 1515, Ven..

    Comment Ă©chapper au destin : signes auguraux et pouvoir politique Ă  Rome

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    Kany-Turpin José. Comment échapper au destin : signes auguraux et pouvoir politique à Rome. In: Pouvoir, divination et prédestination dans le monde antique. Besançon : Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité, 1999. pp. 259-272. (Collection « ISTA », 717

    Comment Ă©chapper au destin : signes auguraux et pouvoir politique Ă  Rome

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    Kany-Turpin José. Comment échapper au destin : signes auguraux et pouvoir politique à Rome. In: Pouvoir, divination et prédestination dans le monde antique. Besançon : Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité, 1999. pp. 259-272. (Collection « ISTA », 717

    Raisonnement et poésie dans le chant I de Lucrèce, vers 1-950

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    Kany-Turpin José. Raisonnement et poésie dans le chant I de Lucrèce, vers 1-950. In: Vita Latina, N°175, 2006. pp. 69-78

    La « météorologie » dans le De rerum natura. Fidélité à Épicure et invention

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    La « météorologie » épicurienne englobe la cosmologie, l’astronomie et la météorologie (au sens d’Aristote). Si le DRN se conforme généralement à l’épistémologie novatrice d’Épicure et en souligne les enjeux, il s’en écarte parfois, en particulier au chant V, par un usage de l’analogie qu’on tentera d’évaluer ; quelques théories ne sont pas attestées ailleurs dans le corpus épicurien. Au chant VI, l’explication des phénomènes météorologiques valide l’atomisme épicurien mais leur présentation traduit une vision singulière du monde, fondée sur une poétique.Epicurean “meteorology” encompasses cosmology, astronomy, and meteorology (in the Aristotelian sense). If the DRN conforms in general to the innovative epistemology of Epicurus and underlines its importance, it diverges from it sometimes, especially in Book V, through an employment of analogy which an attempt will be made to assess; some theories are not attested elsewhere in the Epicurean corpus. In Book VI, the explanation of meteorological phenomena upholds Epicurean atomism, but their presentation conveys a singular vision—stemming from poetics—of the world.La « meteorologia » epicurea comprende la cosmologia, l’astronomia e la meteorologia (in senso aristotelico). Benchè il DRN sia, in generale, conforme all’epistemologia innovatrice di Epicuro e ne sottolinei le istanze, esso se ne discosta tuttavia, in particolare nel canto V, per via di un uso dell’analogia che tenteremo qui di valutare ; alcune teorie non sono attestate altrove nel corpus epicureo. Nel canto VI, la spiegazione dei fenomeni meteorologici conferma l’atomismo epicureo ma la loro presentazione riflette una visione del mondo singolare, fondata su una poetica

    Atomisme et molécules dans les Animadversiones de Gassendi

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    Les Animadversiones in Librum X Diogenis Laërtii parurent en 1649, après bien des tergiversations. Gassendi s’en déclara mécontent et ce n’est pas là simple coquetterie. On verra que certains chapitres ont été trop rapidement réécrits à partir de textes bien antérieurs ; d’où une certaine hétérogénéité. Ce traité est le fruit d’un très long travail dont les manuscrits conservés à Tours du De vita et Doctrina Épicuri rédigé entre 1633 et 1646 (inachevé et non publié) aident à reconstituer les ..

    L’atomisme aux XVIIe et XVIIIe siècles

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    Si l'atomisme ne mène pas nécessairement au matérialisme, il y incline indiscutablement puisqu'il place au cœur du débat philosophique une réflexion sur la structure de la matière. Quant à l'histoire des sciences, elle gagne incontestablement à revenir toujours davantage de cette thèse fort sommaire et paradoxale qui passa longtemps pour un dogme, - thèse selon laquelle la physique contemporaine ne devrait rien ou presque rien à ce que Bachelard appelait avec un certain dédain : la « métaphysique de la poussière ». Avant le XIXe siècle, cette idée que l'être est un et, tout à la fois, sporadique n'aurait guère produit, nous dit-on en effet, que des rêveries plus ou moins bien construites autour des thèmes de la pulvérulence et de la granulation progressive de toute chose. Les auteurs des études ici réunies ont pris, au contraire, au sérieux cette intuition de l'essentielle discontinuité de tout ce qui apparaît - laquelle, même dans les époques pré-scientifiques, n'a nullement été l'apanage des Grecs (on la trouve chez les Arabes comme en Inde). Ils se sont donc efforcés d'examiner en détail quel fut le statut précis qu'accordèrent aux concepts d'atome et de vide quelques-uns de ceux qui, au XVIIe et au XVIIIe siècles, ont adopté ou critiqué l'hypothèse des atomes : Pascal, Descartes, Leibniz, Gassendi, l'auteur anonyme du Theophrastus redivivus, Galilée, Boyle, Newton, Diderot et Hume
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